Le cahier des charges de la Ville de Paris était clair. "Le sable devait être fin, agréable au toucher, et surtout ne pas coller", expose Bénédicte de Bonnechose, directrice générale de Lafarge Granulats Nord. Autant de caractéristiques nécessaires pour donner l'illusion de "vraies" plages de bords de mer. Lafarge Granulats a donc fourni le nec plus ultra. "Avec un diamètre de 0,1 millimètre, les grains de ce sable sont parmi les plus fins que l'on puisse trouver, explique Bénédicte de Bonnechose. D'origines alluvionnaires, ils sont roulés et non pas concassés, ce qui leur assurent une grande douceur au toucher". Une morphologie mise à profit ici pour son confort mais qui habituellement permet à ce sable d'entrer dans la formulation des bétons de hautes performances. "D'ailleurs, souligne la directrice générale, une fois la manifestation terminée, le sable sera récupéré pour la construction".
Les 2 000 tonnes de sable, extraites de la sablière de Sandrancourt, une carrière située dans une boucle de la Seine dans l'ancien lit du fleuve, non loin de Mantes la Jolie (Yvelines), sont convoyées par barges jusqu'au cœur de Paris. "Ce mode de transport fait notre fierté, se réjouit Bénédicte de Bonnechose. Les 2000 tonnes de sable sont livrées en un seul convoi fluvial, ce qui permet d'économiser l'équivalent de 100 camions." Economies de gaz à effets de serre, mais économies financières bien sûr également. Plus généralement, alors que plus de 12 millions de tonnes de granulats (sables, gravillons, graviers) et 5 millions de m3 de béton sont consommées chaque année en Ile-de-France, le transport fluvial francilien permet selon le groupe de soulager le trafic routier de 600 000 camions. La flotte de Lafarge reflète d'ailleurs la tendance. Avec 140 barges et 7 navires pousseurs, elle est la première flotte fluviale privée de France.
