N’oubliez pas totalement Ouvêo, la marque demeure pour les produits de menuiserie, ainsi que Provelis pour les volets roulants. Mais le groupe, formé en 2007 lors de la fusion de Guigneux et de Plastiferm, se dénomme désormais Estemi. « Nous avons formé ce nom en associant esthétique, territoires et menuiseries industrielles », détaille Laurence Allain-Guillemot, directrice de la communication et du marketing du groupe. La baseline « Fabricants à l’état pur » traduit elle aussi l’état d’esprit d’Estémi. Un site Internet groupe vient d’ouvrir, s’ajoutant aux deux marques commerciales Ouvéo et Provelis. Cette transformation marque une étape supplémentaire dans la croissance d’un groupe dont les racines les plus anciennes remontent à 1948, et qui vient de passer un cap en atteignant cette année 63 M€ de chiffre d’affaires, en hausse de 20 % par rapport à 2020.
20 % de croissance
Le marché très porteur explique bien sûr cette croissance. Jean-Luc Nouveau, président du groupe, y voit aussi une confirmation de la stratégie territoriale. En Gironde, en Bretagne et dans le Nord, les usines de menuiserie servent avant tout les clients locaux, convaincus par la force commerciale itinérante. Celle-ci leur propose également les volets roulants et portes de garage de Provelis, produits à Saint-Etienne (Loire). La clientèle du groupe est avant tout composée d’artisans, avec une activité globale à 70 % tournée vers la rénovation. Si le groupe ne refuse pas les grands chantiers (d’autant que tous les produits sont certifiés), il n’en fait pas un axe de développement. L’activité est pour l’heure largement suffisante, et l’enjeu consiste plutôt à tenir les délais dans une période où les commandes dépassent les capacités de production. Des investissements, à hauteur de 1,5 M€ dans l’usine aquitaine et de 500 000 € dans les autres (un rythme reproduit chaque année), aideront à améliorer la productivité, même si les effets ne s’en fera pas ressentir tout de suite.
Priorité aux acquisitions
C’est la raison pour laquelle, pour atteindre son objectif de 100 M€ d’ici trois ans, Jean-Luc Nouveau mise sur la croissance externe. « Créer une usine prend beaucoup trop de temps », explique-t-il. Il faut en effet l’équiper, lancer la production et faire connaître l’activité localement. Estémi travaille à l’année avec un cabinet spécialisé qui l’alerte sur toutes les opportunités du marché. « J’espère pouvoir vous annoncer l’année prochaine deux belles acquisitions », a ainsi déclaré le dirigeant lors de l’annonce du changement de nom. Estémi vise avant tout une usine de menuiserie en Rhône-Alpes, mais n’exclut aucune opportunité dans le second œuvre du bâtiment. Pourquoi pas de la protection solaire ou une autre usine de volets roulants ? Une chose est certaine : Jean-Luc Nouveau n’entend pas déroger à sa ligne de conduite. Un rachat, c’est à ses yeux une histoire partagée, le vendeur restant généralement dans l’entreprise en tant que directeur général. Le groupe Estémi n’est là que pour partager des fonctions supports : comptabilité, R&D, ressources humaines… Une organisation qui a fait ses preuves, en maintenant les sites production au plus près du tissu local.