A Orly Ouest, Aéroports de Paris (ADP) a chargé le bureau d’études Iosis Bâtiments, avec les architectes Frédéric Schlachet et Hugo Soriano, de faire des parkings – ouverts en 1969 et réhabilités une première fois de 1985 à 1987 – les antichambres de l’aérogare. Le parking d’Orly-Ouest, aéroport affecté au trafic aérien intérieur, est l’un des plus vastes d’Europe : trois étages abritent un empilement souterrain d’environ 4 800 places de stationnement sur une surface totale de 140 000 m2. Le lieu de cette étonnante concentration de voitures accueille une clientèle d’affaires et d’un point de vue pratique, l’ancien cadre se prêtait assez mal à ses usages. S’appuyant sur des études pluridisciplinaires sur le comportement et les attentes des voyageurs, la demande d’ADP a été d’intégrer les parkings dans la séquence d’accès aux avions. La réorganisation des flux, la redistribution de l’éclairage, la mise en place d’une signalétique efficace et l’application d’un balisage coloré – du bleu, du rose et du jaune respectivement appliqués aux niveaux - 1, - 2 et - 3 –, permettent à l’usager de se repérer et de s’orienter plus facilement dans ces étagements auparavant indifférenciés. La métamorphose des stationnements souterrains s’accompagne de la recomposition de la circulation verticale – à la fois hall d’accueil et pôle d’articulation coupe-feu sur trois niveaux – qui relie ces derniers aux étages de l’aérogare. Quelques mètres carrés échangés en des endroits stratégiques, la matérialisation des limites et le traitement architectural des seuils ont fait de ces lieux jusqu’ici anodins des salles de transition. Le recours à des épaisseurs capotées omniprésentes permet d’encastrer écrans, armoires, et gaines techniques.
La faible hauteur sous plafond et la volonté de fluidifier l’espace ont conduit les maîtres d’œuvre à utiliser une matière monolithique moulée, le Ductal. Le principe de panneaux massifs préfabriqués – 600 unités – épousant avec douceurs les angles et aspérités du plan paraissait en rapport tant avec les contraintes du programme qu’avec celles d’une intervention en site occupé. Le nouveau mur coupe-feu quatre heures en Siporex, doublé d’une galerie technique vitrée, qui isole le parking de ces salles, est un corps creux opalescent, qui inonde ces dernières d’une lumière généreuse, dont l’épaisseur et la matérialité insolites contribuent beaucoup à la redéfinition des circulations. On reconnaîtra aux architectes l’habileté d’avoir converti l’arrivée à Orly-Ouest en une expérience architecturale à la sobriété savante.
maîtrise d’ouvrage : Aéroports de Paris (ADP).maîtrise d’œuvre : Frédéric Schlachet, Hugo Soriano, architectes ; Iosis Bâtiments, BET.
