Le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Créteil a donné gain de cause jeudi à un ancien chauffagiste salarié d'Aéroports de Paris (ADP) atteint de plaques pleurales, une pathologie liée à l'exposition à l'amiante, qui demandait la reconnaissance de la "faute inexcusable" de son employeur. ADP est ainsi condamnée pour la deuxième fois pour ce type de fait.
Chauffagiste à l'aéroport d'Orly de 1987 à 2001, date à laquelle il est parti en pré-retraite, Michel Delacroix, 62 ans, est tombé malade en 2004, avait rappelé lors de l'audience, le 30 novembre, Me Leroux, du cabinet Teissonnière-Topaloff-Lafforgue.
Il est atteint de plaques pleurales, une maladie due au dépôt de fibres d'amiante sur la plèvre (l'enveloppe des poumons) et un taux d'incapacité permanente de 5% lui a été reconnu.
Dans son travail, M. Delacroix devait "ramper dans des galeries où se trouvait de l'amiante", cela "sans masque" de protection, avait dit Me Leroux. Les salariés d'ADP "n'ont pas porté de masque jusqu'en 1992" alors que c'était "obligatoire depuis 1948", avait-elle fait valoir.
De plus, il n'y a "jamais eu de mesures d'empoussièrement des locaux jusqu'en 1996", soit "20 ans après l'obligation" faite en 1977 aux entreprises utilisatrices d'amiante, avait ajouté Me Leroux.
En novembre 2006, un autre salarié d'ADP souffrant d'asbestose, maladie incurable des poumons due à l'amiante, avait déjà obtenu du TASS de Créteil la reconnaissance de la "faute inexcusable" du gestionnaire des aéroports parisiens. ADP a fait appel.