Notre-Dame-des-Landes : le permis de construire du nouvel aéroport va être revu

Selon la préfecture de Loire-Atlantique, l’instruction du permis de construire de l’aéroport du grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes a été suspendue. Elle reprendra sur les bases d’un trafic passagers supérieur aux projections initiales.

Une ouverture en 2017 pour accueillir quelque 4 millions de voyageurs… les éléments du permis de construire du nouvel aéroport du grand Ouest sur le site de Notre-Dame-des-Landes déposé en avril 2013 ne semblent plus d’actualité. Son instruction a été suspendue a annoncé la préfecture de Loire-Atlantique. «Elle reprendra sur la base d’un dossier qui tiendra compte de l’évolution des conditions de mise en œuvre du projet (date de mise en service, développement du trafic)» précise le communiqué en réaction à la publication d’un article du Canard Enchaîné qui évoquait le sous-dimensionnement du futur projet par rapport à l’actuel.

L’hebdomadaire satirique, qui s’est procuré le permis de construire en cours d’instruction, démontrait en filigrane que le service technique de l’Aviation civile (Stac) aurait surestimé les surfaces nécessaires au réaménagement de Nantes-Atlantique, tout en acceptant un modèle «low cost» pour le projet futur avec un hall départ/arrivée plus petit (2 670 m2 contre 4 210 m2 pour Nantes Atlantique), 28 comptoirs contre 34 actuellement, etc. Et le Canard de titrer: «Le nouvel aéroport de Nantes serait plus petit que l’ancien!». Après avoir été qualifié de projet «titanesque», le projet est aujourd'hui sous-dimentionné : un comble !

En réponse, Jacques Auxiette, président du Syndicat mixte aéroportuaire, a rappelé que le permis de construire déposé en avril 2013 «correspond à la structure adéquate pour accueillir 4 millions de voyageurs pour une ouverture en 2017, conformément à toutes les informations portées à la connaissance du public». De son côté, la préfecture précise que le nouvel aéroport correspond aux nouvelles pratiques (dématérialisation des démarches aéroportuaires, temps d’occupation des postes de stationnement «avion» plus faible, moindre usage des passerelles, etc.), qu'il est prévu pour être évolutif (de 4 à 9 millions de passagers) et que «cette modernité et cette souplesse des installations constituent un des points forts du projet». « Ni trop grand, ni trop petit, l’aéroport du grand Ouest est justement conçu pour se développer en suivant l’évolution du trafic» résume la préfecture.

Réveil des opposants

Reste que l’article du Canard Enchaîné a tout de suite réveillé les ardeurs des opposants au projet qui ont apporté des éléments d’informations complémentaires à la presse. «La caserne des pompiers perdrait 20% de sa superficie et sa distance maximale à une extrémité de piste passerait de 1700m à 3200m... sachant que la DGAC recommande un maximum de 2150m» fait par exemple remarquer le Collectif des élu(es) doutant de la pertinence de l’aéroport (Cedpa) qui a écrit au ministre des Transports.

«Comment peut-on justifier que le nouvel aéroport présente des superficies bien moindres pratiquement pour tous les services au public (les salles d’embarquement, les PIF, le nombre de parkings avions, etc.) que l’actuel aéroport alors que la DGAC prétend dans le rapport toujours en ligne sur le site du ministère, qu’il faut pour garder Nantes-Atlantique augmenter drastiquement toutes ces surfaces ? Nous comprenons bien qu’une construction neuve puisse être un peu plus fonctionnelle mais l’explication est loin de suffire» écrit le collectif d’élus qui s’interroge sur le cahier des charges rédigé par les services du ministère lors de l’appel à candidature. «De deux choses l’une: ou bien le cahier des charges ressemblait à ce que la DGAC veut pour Nantes-Atlantique, et dans ce cas comment a-t-elle pu accepter finalement tout autre chose ? Ou bien elle a rédigé pour Notre-Dame-des-Landes un cahier des charges plus modeste que celui qu’elle nous a présenté pour Bouguenais, et alors elle a sciemment chargé la barque ici pour justifier à nouveau le transfert…» poursuit le Cedpa.

Aucune comparaison possible pour Jacques Auxiette: «Les études de la DGAC avec lesquelles les comparaisons sont faites, concernent les évolutions nécessaires à Nantes-Atlantique dans l’hypothèse de son maintien, pour l’accueil de 5, 7 puis 9 millions de passagers à horizon 2020, 2025 et 2030 et non pas en 2017» explique-t-il en ajoutant que «la première tranche du futur aéroport sera ensuite adaptée en fonction de l’évolution du trafic».

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !