La ville de Nîmes devrait signer, début mars, avec l’Etat un accord sur un nouveau programme de lutte contre les inondations. Ce dispositif mobilisera 124 millions d’ici à 2013. Il prend le relais de l’ex-plan de protection contre les inondations (PPCI), engagé par la municipalité après la catastrophe de 1988. Ce premier programme, qui aura coûté 69 millions d’euros, a permis de construire 22 bassins de retenue en amont de la ville et deux bassins en aval. Il a toutefois laissé en suspens le problème des écoulements dans la ville elle-même. Début 2007, constatant les limites du précédent dispositif, l’Etat et la ville ont jeté les bases d’une nouvelle stratégie anti-inondation en signant un Plan d’action et de prévention contre les inondations (Papi), intitulé « programme Cadereau ». La démarche, globale, intègre quatre types d’actions : l’information et la sensibilisation de la population, la maîtrise de l’urbanisme et la réduction des vulnérabilités, l’amélioration du système d’alerte et des travaux hydrauliques.
Trois chantiers
Une étude, confiée à Egis Eau, a permis de définir le programme de travaux sur lequel s’apprêtent à s’engager les deux partenaires. Il comprend trois chantiers. Le premier consiste à doubler la capacité de retenue des bassins amont, par surcreusement de certains ouvrages existants et par la création de quatre bassins supplémentaires. Il mobilisera 17 millions d’euros. Le deuxième chantier porte sur la création de nouveaux bassins en aval. Le troisième, le plus lourd, consiste à aménager les cadereaux qui assurent l’écoulement de l’eau à travers le centre-ville. La priorité a été donnée au cadereau d’Alès, par rapport à celui d’Uzès. « C’est celui qui, en cas d’inondation, provoque les plus gros dégâts », souligne Jean-Marie Filippi, adjoint au maire délégué à l’environnement. Ce projet mobilisera à lui seul 51 millions d’euros. Il consiste à enterrer de nouvelles canalisations pour obtenir une capacité d’absorption régulière de 117 m3 par seconde, alors que la capacité actuelle de certains ouvrages plafonne à 25 m3/s. « Ce programme n’est pas à la mesure de l’inondation de 1988, mais il permettra d’absorber un événement pluvieux comparable à celui de 2005 », précise Jean-Marie Filippi.