Charles Gautier, président de la commission voirie du district de l'agglomération nantaise et maire de Saint-Herblain explicite sa méthode.
Comment avez-vous organisé les interventions du district en matière de voirie ?
Afin d'être en cohérence avec les intervenants classiques de la voirie - villes, département, Etat -, le district a défini sur l'agglomération nantaise un réseau de voirie d'intérêt districal. Pour éviter les conflits d'intérêt et les subventions aléatoires, l'ensemble de la voirie a fait l'objet d'un classement selon un critère objectif : la fréquentation en nombre de véhicules par jour. Chaque fois qu'un maire lance des travaux de voirie sur sa commune, le barème districal s'applique automatiquement. L'aide du district va de 100 % pour le périphérique et ses accès, 75 % pour les grandes liaisons interrégionales et pénétrantes de l'agglomération et 50 % sur le reste du réseau. L'an dernier, nous avons consacré 15 millions de francs d'aide à l'investissement voirie. Cette année, 20 millions.
Quelle est l'incidence de la troisième ligne de tramway en matière de voirie ?
Le tramway, dont la troisième ligne et le prolongement de la première ligne seront lancés en 1998, ne peut s'isoler du flux de circulation, il en est l'épine dorsale. Quand il arrive, c'est le système viaire de l'agglomération qui est remanié : par exemple, tout l'axe de la route de Vannes va être bouleversé. Pour faciliter ces transformations, nous allons revoir la domanialité de ces voiries. Nous avons obtenu l'accord de principe de l'Etat, et nous attendons celui du conseil général, pour que les voiries départementales et nationales à l'intérieur de la ceinture périphérique relèvent de la compétence districale. Pour le lancement de l'enquête publique de la troisième ligne, le préfet a donné son accord écrit. Douze voies pénétrantes sont concernées, celles de la Rochelle, Clisson, Vannes, Rennes, Pornic...
En tant que président national du Club des villes cyclables, quel est le poids des aménagements cyclables sur l'agglomération nantaise ?
D'abord, nous appliquons au vélo la même méthode qu'à la voirie. Si on veut promouvoir l'utilisation du vélo, il faut assurer une continuité des parcours : sur les 300 km que nous avons dessiné, 180 sont réalisés. A chaque fois qu'un maire fait des aménagements, le district participe à 75 % du montant de l'investissement : bandes, pistes, fléchage, parkings de rabattement sur le tramway. Pour assurer une parfaite complémentarité avec le tramway, nous travaillons à ce que les futures rames soient équipées pour transporter des vélos. Il est symptomatique qu'un des derniers adhérents au Club soit la RATP.
PHOTO : Charles Gautier : « Cette année 20 millions de francs seront consacrés à l'aide à l'investissement voirie. »