Le 15 novembre se réunira la seconde édition de Passion Bâtiment, les rencontres professionnelles du bâtiment et de l’environnement. Une manifestation régionale organisée par la FFB, l’Ademe, Atlanbois et Expo Nantes Atlantique. L’occasion pour les professionnels de faire un point d’étape sur l’actualité des matériaux, d’approfondir l’expérience des réalisations contemporaines dans le Vorarlberg, et de s’interroger sur l’émergence possible de bâtiments à énergie positive.
La Fédération du bâtiment est partenaire de ces journées professionnelles. Pourquoi ?
En tant que fédération professionnelle, nous observons que les questions environnementales prennent une place croissante dans les préoccupations des consommateurs, qu’ils soient publics ou privés. La réglementation accompagne cette tendance de fond. Dans les années 60, les efforts portaient sur la productivité, puis, dans les années 90 sur la qualité des produits. On sent bien aujourd’hui que les conditions dans lesquelles sont produits, mis en œuvre, utilisés, recyclés les matériaux deviennent de plus en plus importantes. Face à cette situation, les entreprises du bâtiment se doivent d’anticiper. C’est d’ailleurs dans cet esprit que la FFB vient de mener une véritable étude prospective sur dix ans, Bâtiment 2015.
Il s’agit de regarder les tendances lourdes, quels que soient les scénarios : ainsi, les deux enjeux majeurs pour les prochaines années seront l’adaptation aux augmentations des coûts de l’énergie et la maîtrise de la valeur ajoutée par rapport aux industriels.
Dans ce contexte, quelle peut être la place de la construction bois ?
La construction bois est une solution parmi d’autres qui permet en plus de réduire l’effet de serre, car le bois absorbe le CO2. C’est le sens de l’engagement pris par l’ensemble de la filière avec l’accord «bois construction environnement», signé en 2001. L’objectif affiché est d’augmenter l’utilisation du bois dans la construction de 10 % à 12,5 %. Nous avons pris du retard, mais les choses évoluent dans le bon sens et la demande se développe au niveau des particuliers comme de la maîtrise d’œuvre. C’est le résultat du travail de qualité mené par Atlanbois – structure locale de promotion du bois – pour valoriser la filière. La fréquentation et le succès du salon Maison bois à Angers, le mois dernier, montrent que les organisateurs ne se sont pas trompés. Lors de ces journées, nous reviendrons sur l’exemple du Vorarlberg, en Autriche, où la construction bois connaît un succès important.
La troisième table ronde traite des bâtiments à énergie positive. Où en est-on en France ? Le chef d’entreprise dans le domaine du chauffage et de la climatisation que vous êtes observe-t-il des changements de produits, de normes, de demandes de consommateurs ?
Le sujet des bâtiments à énergie positive concerne le neuf, mais aussi la maintenance des bâtiments existants qui ont un passé énergétique. Dans le neuf, cela tient à la volonté du maître d’ouvrage que l’on voit apparaître dans les appels d’offres publics. On a vu récemment des exemples de toitures végétalisées, de récupération d’énergie, et de photovoltaïque. Par exemple, le siège du syndicat d’électrification de la Vendée (architecte : Durand Ménard Thibault) qui allie traitement de l’air, gestion technique centralisée et énergie photovoltaïque. Ou encore le nouveau lycée HQE d’Aizenay, sous maîtrise d’ouvrage du conseil général de Vendée, qui présente toiture végétalisée et cogénération (architecte : Fonteneau des Herbiers). En rénovation, on vient de traiter la piscine des Sables d’Olonne avec la déshumidification qui permet de réchauffer les bassins. On trouve aussi quelques particuliers qui se lancent, et notamment la géothermie dans les pavillons, où le coût de chauffage pour 100 m2 habitables descend à 250 euros par an. La révision de la réglementation thermique, 2000 et 2010 devraient, comme c’est le cas de la HQE, faire émerger de nouveaux bâtiments, qui tendent à l’indépendance énergétique.
