Face à une audience fournie, fait suffisamment rare pour être noté lors de ce Salon international de l'immobilier qui sonne creux, ces trois stars de l'architecture mondiale ont estimé que la crise financière renforçait leur position. "Les architectes devraient prendre le pouvoir en cette période difficile", estime l'Autrichien Wolf D. Prix, co-fondateur de l'agence Coop Himmelb(l)au. "Auparavant, nous suivions le marché. A présent, c'est le marché qui nous suit, car l'argent n'est plus le seul critère d'appréciation de notre société." L'Américain Thom Mayne, fondateur de l'agence Morphosis, est presque de cet avis. "Nous n'étions pas soumis au marché, nous résistions, mais il est vrai qu'avec la crise, nos clients sont plus ouverts à l'innovation. Je pense qu'avec cette crise, la vieille économie est partie." La célèbre architecte britannique Zaha Hadid, qui a annoncé que son opéra de Canton (Chine) serait inauguré l'an prochain, se fait même lyrique : "En ce moment, tout est si négatif et triste que les gens ont besoin d'exubérance et de bâtiments incroyables. La période est difficile mais c'est aussi celle durant laquelle nous pouvons réinventer notre métier." L'architecte d'origine irakienne se veut également pragmatique, notant que "les différents plans de relance en Europe vont conduire à des investissements importants dans des équipements publics, ce qui va contribuer à ce mouvement général."
