En marge du deuxième forum de Pékin dédié à l’initiative « Ceinture et Route », le gouvernement serbe vient de signer un accord de coopération avec l’entreprise Power Construction Corporation (Powerchina). L’accord prévoit notamment « la réalisation conjointe de la documentation du projet, des plans d’aménagement du territoire et d’un plan de financement » du métro de Belgrade, indique-t-on dans un communiqué du ministère serbe de la Construction et de l’Infrastructure.
« Notre entreprise est intéressée pour participer aux projets de construction du métro et d’un chemin de fer de contournement à Belgrade. Nous possédons déjà tout le savoir faire, l’expérience et la technologie nécessaire pour mener à bien des projets du début à la fin, de la planification à la conception, en passant par l’investissement et les travaux de construction », a expliqué Ren Lizhi, directeur général adjoint de l’unité ferroviaire de la société Powerchina.
Une opportunité perdue pour la France
Pour la France, cet accord est un coup dur car le projet est depuis longtemps dans la ligne de mire des entreprises françaises. Dès 2011, la France et la Serbie avaient signé un accord de coopération prévoyant la construction de 15 km de réseaux de métro par l’entreprise Alstom pour un montant de 1 Md€. La France a également financé l’étude de pré-faisabilité pour la Ligne 1, réalisée par l’entreprise d’ingénierie Egis. Après les élections et le changement de l’équipe municipale de Belgrade, cet accord a été remis en cause et est tombé dans l’oubli. Mais en juin 2018, au lendemain de l’adoption d’un nouveau schéma directeur de Belgrade, une importante délégation du Medef avait été reçue par le maire de la capitale serbe. L’objectif de la visite était de tenter de repositionner les entreprises françaises sur ce juteux marché.
Par ailleurs, en dépit de la concurrence des entreprises européennes, canadiennes et russes, la France était souvent évoquée comme étant le principal favori pour la réalisation du métro ainsi que pour la fourniture des véhicules.
C’était sans compter sur le pouvoir d’attraction et d’influence grandissante de la Chine en Serbie, devenue son principal allié en Europe de l’Est. Le projet du métro prévoit la construction de deux lignes de quelque 40 km de longueur qui vont compléter le dispositif actuel de transport urbain consistant en quatre lignes ferroviaires urbaines. Le coût de la première phase du développement du métro est évalué à 1,3 Md € tandis que le coût total du projet devrait atteindre 4 Mds €. La ville de Belgrade a annoncé que la société qui construira le métro sera définitivement sélectionnée d’ici fin 2019 pour un démarrage des travaux en 2020.