Première prison construite dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP), le centre pénitentiaire en cours d’achèvement à Maxéville sera livré en décembre et mis en service deux mois plus tard, après des essais de sécurité organisés par l’administration pénitentiaire. D’une capacité de 690 places, l’établissement construit par Eiffage doit permettre de fermer la prison Charles-III de Nancy, qui abrite 330 détenus pour une capacité théorique de 259 places. La libération de cette emprise foncière de centre-ville s’inscrit dans le projet « Nancy Grand Cœur » porté par la municipalité.
Unités de vie familiale
Le nouvel établissement de Maxéville se compose de deux quartiers de maison d’arrêt pour hommes de 210 et 180 places, d’un centre de détention pour hommes de 240 places, d’un quartier de maison d’arrêt de 30 places réservé aux femmes, d’un quartier d’isolement de 12 cellules et d’un quartier disciplinaire de 14 places.
Trois unités de vie familiale, insérées dans l’enceinte du centre de détention, permettent aux détenus d’accueillir occasionnellement leur famille.
Principale innovation par rapport aux établissements classiques, chaque cellule est dotée d’une douche, à l’exception des quartiers disciplinaires où elles resteront collectives et contingentées. L’intégration dans la détention d’une unité de soins médicaux répond à une volonté de limiter les extractions de détenus en dehors du complexe pénitentiaire. Trois vastes ateliers destinés au travail pénitentiaire constituent une forme d’usine intégrée, complétée par des salles de formation.
« Ma première rencontre avec l’administration pénitentiaire pour évoquer un projet de nouvelle prison à Nancy remonte à 1987. J’ai toujours été favorable à cette implantation sur ma commune, à condition que l’établissement soit intégré à un projet urbain », se souvient Henri Bégorre, maire de Maxéville et vice-président de la communauté urbaine du Grand Nancy, chargé de l’urbanisme. Implanté sur 150 ha, le centre pénitentiaire a pris place sur les anciennes carrières Solvay dont le sol friable a nécessité des fondations spéciales (pieux).
Parmi les particularités techniques, on peut noter que les grilles de protection ont fait l’objet de tests destructifs à l’aide d’un bélier de 600 kg et que le béton des murs d’enceinte intègre des boules de fer antigrappin. Par ailleurs, la construction privilégie la pose d’éléments monoblocs, tels que les cabines de douche, les garde-corps et les panneaux de façade préfabriqués, intégrant isolation, structures et barreaudages.
Maîtrise d’ouvrage : Agence publique pour l’immobilier de la justice (Apij)
Assistants : Iosis conseil (études et programme) ; Socotec (bureau de contrôle) ; OTCC (CSPS).
Maîtrise d’œuvre : Valode & Pistre Architectes (Paris) ;
BET : Cebat 2000 (Chartres) ;
Entreprise mandataire : Eiffage ;
Coût travaux : 52 millions d’euros ;
Surfaces : 11 ha de terrain, 32 000 m2 de HON (690 places).

