C’est l’aboutissement d’un travail de plus d’un an. Le Syndicat des architectes agréés et maîtres d’œuvre en bâtiment (Synamob) et la Chambre nationale des architectes agréés, maîtres d’œuvre, métreurs, experts (Cnamome) ne sont plus.
Après que le principe a été acquis au congrès commun de 2011, leur fusion le 14 juin dernier au congrès de Beaune avec 98% des voix exprimées (sur 189 votants) a donné naissance à l’Opam (organisation professionnelle de l’architecture et de la maîtrise d’œuvre). La nouvelle organisation n’additionnerait pas tout à fait les totaux d’adhérents de chacune des entités. Une quarantaine d’entre eux sur 600* au sein du Synamob ayant rendu leur carte en refusant le changement. L’Opam compterait néanmoins quelque 850 adhérents selon ses coprésidents, Claude Dufour (ex-Synamob) et Christian Barbe (ex-Cnamome) qui comptent sur l’appel d’air (et d’adhérents) que va créer cette union pour booster l'effectif. Les deux leaders de longue date (respectivement 19 et 10 ans de présidence) ne se présenteront pas à la première élection à la présidence de l’Opam qui se déroulera lors du congrès de 2013.
Adaptation à la conjoncture
Cette fusion intervient dans un contexte d’inquiétudes exprimées lors du congrès. La conjoncture s’annonce globalement difficile même si bien des maîtres d’œuvre adhérents de l'Opam sont placés sur des micromarchés (maison individuelle, commerces, ateliers…) à l’abri des retournements de situation que peuvent connaître les grandes commandes.
Frilosité des banques (apport personnel pour le particulier désormais systématique, réduction du délai de prêt de 30 à 20-25 ans), marché baissier de l’immobilier (crainte de ne pas récupérer sa mise…), relèvement des exigences réglementaires à l’égard des banques (renforcement des normes de fonds propres-Bâle 2), contribuent à rendre la commande moins fluide qu’auparavant d’après Guy Lere, responsable logement social, prescription, collectivités au Crédit Mutuel. Le constat d’une crise en W (décroissance en 2008-2009, croissance en 2010-2011 et à nouveau décroissance en vue pour 2012-2013) inquiètent les maîtres d’œuvre. Ce dernier voit néanmoins dans les intentions exprimées par le gouvernement de bonnes raisons d'espérer (hausse des loyers possible en cas de travaux...). Ce contexte fragiliserait les entreprises de travaux dont les défaillances en hausse se retourneraient contre les maîtres d’œuvre créant des tensions dans leurs relations avec les maîtres d’ouvrage, selon Bruno Mazuras, assureur (MG2). L'agent voit là l’une des premières causes de sinistralité en maîtrise d’œuvre.
Dans ce contexte économique difficile, la création de l’Opam apparaît comme la meilleure réponse aux besoins d’organisation de la profession. L'Opam doit désormais placer le renforcement de la formation et la qualification professionnelle au coeur d'une profession qui ne demande qu’à progresser.
