Avec les réglementations thermiques 2005 puis 2012, les artisans du bâtiment, traditionnellement contraints de répondre à une obligation de moyens se sont retrouvés confrontés à une obligation de résultats. Un changement de perspective qui a bouleversé les métiers. Il faut désormais trouver de nouvelles méthodes de travail avec en fil rouge apprendre à travailler entre différents corps d’état. Ce qui nécessite de connaître les contraintes de chacun, une bonne maîtrise de la réglementation et une formation adéquate.
Couverture, plomberie, chauffage : les artisans se font marcher sur les pieds par GDF-Suez.
Comme à son habitude, Maurice Di Giusto, président de l'Union nationale artisanale couverture-plomberie-chauffage (UNA-CPC) n'y est pas allé par quatre chemins. Il a évoqué d'emblée la réunion prévue à huis-clos le jeudi 15 novembre à 17h avec les adhérents autour du partenariat historique avec GDF-Suez. Intitulée sobrement "Les enjeux des partenariats", cette réunion entend faire remonter de la base les problèmes rencontrés par les artisans sur le marché de l'installation d'équipement de chauffage. Un marché sur lequel les différentes marques de GDF-Suez (en particulier Savelys) se sont positionnées de façon de plus en plus marqué ces derniers années. A-t-on atteint le point de non-retour ? "Nous n'excluons pas la possibilité de rompre tous nos partenariat avec GDF-Suez, évoque Maurice DiGiusto. La réalité sur le terrain, c'est que l'énergéticien rachète régulièrement des entreprises d'installation, développe son action commerciale avec des moyens bien supérieurs aux nôtres et détourne à leur avantage le dispositif des certificats d'économie d'énergie." Déjà dénoncé il y a plus de huit mois lors d'Interclima, la possibilité pour les énergéticiens de jouer sur tous les tableaux (fourniture d'énergie et installation d'équipement) pose un problème de "concurrence déloyale".
Mais le chiffon ne brûle pas encore entre artisans et gaziers. Pour preuve la présence lors de cette réunion de deux représentants de GDF-Suez. L'UNA-CPC montre les dents. Reste à savoir quelle sera sa réelle force de frappe.
Equipement électrique et électronique : la renaissance de la domotique
Chez les électriciens, le climat est de toute évidence plus serein vis-à-vis de l'énergéticien historique EDF. Notez que le programme des Journées pour les électriciens compte au moins deux sujets relatifs au génie climatique. Loin d'être anecdotique, la présence de conférences sur les balllons thermodynamiques et la ventilation révèle combien la nouvelle contrainte de performance énergétique amène électriciens et chauffagistes sur les mêmes terrains.
Un sujet reste, lui, la prérogative des électriciens : la domotique, qui sera présenté comme le marché à conquérir. "La domotique renaît, constate José Pereira, président de l'Union nationale artisanale équipement électrique et électronique. Ca fait longtemps qu'on en parle, mais là ça décolle. Parce que les économies d'énergie en rénovation passent par de la régulation. Parce que l'autonomie des personnes âgées ou handicapées passe par des solutions de commande déportées et enfin parce qu'avec le langage KNX que beaucoup d'industriels ont adopté rend le tout de plus en plus simple. L'avènement de l'Internet a également dopé les possibilités." Les chiffres de pénétration de la domotique dans les logements évoqués par le président sont de seulement 10 % en France contre 40 % en Allemagne. "On a pourtant en France des leaders industriels en électricité, constate-t-il. Ce marché est bon pour tout le monde : pour nos entreprises, pour les industriels et pour les particuliers qui verront bientôt les prix diminuer. L'électricien deviendra bientôt un électro-domoticien."
Voir aussi nos deux articles sur les UNA Charpente-métallerie-agencement, maçonnerie-carrelage, serrurerie-métallerie et métiers de la pierre et UNA Peinture, Vitrerie, Revêtements et Métiers et Techniques du Plâtre et de l’Isolation