Les S.I.G. pour mieux comprendre et mieux gérer l'espace

Les systèmes d'informations géographiques se présentent aujourd'hui comme LA solution pour optimiser la gestion des espaces verts publics. À tel point que ses adeptes se font chaque jour plus nombreux.

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Partout, l'heure est à l'optimisation des budgets et des moyens humains. Les services espaces verts n'échappent pas à la règle avec, à la clef, des surfaces à gérer en constante augmentation, contrairement aux embauches et aux finances ! Conséquence directe : les gestionnaires sont de plus en plus nombreux à développer des outils informatiques pour assurer certaines tâches comme la collecte de données ou la planification de travaux.

« Couches » d'informations.

Parmi ces outils, les systèmes d'information géographique, plus communément appelés « SIG », équipement d'acquisition et de partage des connaissances, se taillent la part du lion. Pour les spécialistes du sujet, ils se définissent comme « un ensemble de données repérées dans l'espace, structuré de façon à pouvoir en extraire commodément des synthèses utiles à la décision ». Un tel dispositif se compose de plusieurs éléments, matériels et humains, ayant tous un rôle majeur : les données ; les logiciels permettant de saisir ces données ; les équipements (ordinateurs, imprimantes, serveurs consultables à distance) ; les savoir-faire nécessaires à la saisie et à la gestion des informations ; les personnes qui mettent en place et celles qui utilisent l'outil.

Un SIG s'appuie sur un ensemble de données géographiques qu'il permet de traiter et de représenter de façon synthétique, notamment sous forme de cartes. Sa conception et son utilisation s'appuient sur des outils informatiques comme les gestionnaires de base de données, des logiciels d'infographie ou de cartographie, des systèmes de modélisation,. Un SIG est constitué de plusieurs « couches » d'informations, chacune d'entre elles regroupant des objets sur une thématique spécifique (voiries, arbres d'alignement, cours d'eau, réseaux, bâtiments publics, espaces verts,.). Chacun de ces objets est décrit dans sa forme (représentée par un point, une ligne ou une figure géométrique plus complexe) et sa position géographique, une fiche, contenant des données descriptives dont la nature et la précision dépendent des besoins estimés, leur étant rattachée.

Centralisation et mutualisation.

Les fonctionnalités d'un SIG sont multiples : acquérir des données géographiques et les saisir sous forme numérique ; les archiver et les organiser à l'aide d'un gestionnaire de base d'informations ; les analyser par différentes manipulations (tris, croisement,.) ; anticiper et développer une approche prospective en extrapolant et en modélisant des situations ; proposer une représentation du monde réel pour la mettre en forme avec différentes approches visuelles.

Le SIG permet donc de travailler avec différents niveaux d'objectifs. À court terme, il s'agit de répondre à des besoins opérationnels comme, par exemple, connaître le nombre et l'emplacement des jeux pour lesquels il faudra prévoir une inspection technique dans les trois prochains mois. Il s'agit par conséquent à la fois d'un outil de centralisation et de mutualisation de l'information. Ainsi, les équipes de terrain ne sont plus obligées de se déplacer dans un lieu précis pour avoir accès aux données concernant le patrimoine qu'ils gèrent et ont la possibilité de faire remonter rapidement toute modification de données (disparition d'un élément, modification de son état,.).

À plus long terme, le SIG constitue un moyen de créer des bases de données riches et fiables, à condition bien sûr qu'elles soient mises à jour régulièrement. Au sein d'un service technique espaces verts d'une collectivité territoriale de taille moyenne, ce travail peut représenter l'équivalent d'un plein temps pour une personne formée spécifiquement.

Gestion au quotidien.

Le SIG permet de répondre au quotidien aux multiples questions que peuvent se poser les gestionnaires :

où se trouvent, sur le territoire, tous les éléments d'un même type : arbres d'alignements, lampadaires, bancs,. ;

quels sont les différents éléments présents sur un espace précis, un square, un quartier,. ;

quelles sont les évolutions des « objets » présents sur l'espace public (âge, état) : mobiliers urbains, réseaux, jeux, végétaux,. ;

existe-t-il une relation entre certains objets et certains phénomènes : fréquentation d'un parc public et présence de bancs, de jeux, d'éclairages,. Celle d'une population d'oiseaux et la distance entre les espaces susceptibles de lui servir de site refuge. ;

comment évoluerait tel ou tel site si telle ou telle intervention était réalisée : élargissement d'une voie, changement du plan de déplacement urbain, création d'un jardin.

Visualisation « parlante ».

Les SIG sont également utilisés comme outil de communication auprès des élus et du grand public, notamment grâce aux cartographies thématiques qui permettent une visualisation « parlante » des problématiques.

Ils favorisent ainsi une approche globale des aménagements et le partage des informations au sein des services techniques. Un bon moyen, par conséquent, pour développer des projets en cohérence les uns avec les autres et une manière d'éviter la surenchère de travaux de même nature sur un même site (ouverture de tranchées,.).

Il permet également d'éviter des interférences préjudiciables à l'espace public comme, par exemple, la réfection de voirie à proximité d'une jeune plantation. Au-delà de l'échelle de la collectivité territoriale, les SIG évoluent vers des outils au service d'espaces plus vastes et de problématiques plus larges. Ils peuvent ainsi devenir les maillons de la politique publique nationale en matière d'aménagement du territoire, de gestions des ressources naturelles, de préservation de la biodiversité ou de mise en valeur des paysages. À ce niveau, le SIG se doit de dépasser la « 2 D » pour aller vers la « 3 D » et même la « 4 D » autrement dit. Le temps !

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