En juillet 2020, entrait en vigueur l'interdiction du démarchage téléphonique pour la rénovation énergétique. Une mesure que les pouvoirs publics estimaient nécessaire pour contrer les fraudes de plus en plus nombreuses, dont les médias grand public commençaient à s'emparer. Deux ans et demi après, le bilan de cette mesure apparaît bien maigre. Personne n'a été en mesure de fournir une évaluation globale des fraudes à la rénovation énergétique, portant sur MaPrimeRénov' autant que sur les certificats d'économie d'énergie (CEE), tant la fraude est protéiforme. Mais une chose est certaine : elle n'a rien d'anecdotique.
Des acteurs de bonne foi, exaspérés par ce qu'ils constatent sur le terrain, nous ont parlé, tout en restant anonymes. Ils ont nous ont ouvert leurs boîtes mails et leurs groupes WhatsApp, livrant ainsi des morceaux d'un puzzle sidérant. Faux comptes sur le site de l'Anah, trafic d'identifiants France Connect, blanchiment via l'achat de leads, mise en place de produits techniques ne répondant absolument pas aux normes en vigueur, recours via l'antidatation à des dispositifs éteints depuis un an... : les méthodes marquent tant par leur récurrence que par leur originalité. Une délinquance surveillée de près par les forces de police, que nous avons pu interroger.
A l'issue de ces cinq épisodes, nous vous proposerons une conclusion, en forme de réflexion partagée de plusieurs acteurs sur les leviers pour enfin stopper ces fraudes massives.
Bonne lecture !