Nous avions de l’or sous nos pieds et nous ne le savions pas… C’est ce que l’on se dit en observant l’offre Degrés bleus de la Lyonnaise des Eaux, filiale de Suez Environnement (stand 5 B 200). L’idée est tout simplement de récupérer la chaleur contenue dans les eaux usées, soit avant qu’elles ne partent à l’égout, soit lorsqu’elles s’y écoulent. Hôtel de la communauté urbaine de Bordeaux (Gironde), écoquartier Sainte-Geneviève à Nanterre (Hauts-de-Seine), ancienne caserne de Mulhouse (Haut-Rhin) reconvertie en logements sociaux… Toutes ces réalisations reposent sur le procédé Degrés bleus pour le chauffage mais aussi, dans certains cas, pour le rafraîchissement. Concrètement, à Mulhouse par exemple (108 logements concernés), la récupération des calories ou des frigories s’effectue dans le réseau d’assainissement (illustration ci-dessous, à gauche) par échange thermique, via une plaque creuse en Inox (photo à droite), entre les eaux usées, dont la température est comprise entre 12 °C et 20 °C, et un fluide caloporteur (eau glycolée). Ce fluide circule en boucle fermée dans des tuyaux positionnés à l’intérieur de la plaque (44 m) afin d’alimenter plusieurs pompes à chaleur, elles-mêmes reliées au réseau de chauffage. En hiver, les eaux usées étant plus chaudes que l’air extérieur, c’est de la chaleur qui est récupérée, avec un ratio d’une personne chauffée pour dix producteurs d’eaux usées environ. En été, la situation s’inverse, et c’est le froid qui est valorisé. L’offre de la Lyonnaise des Eaux se décline également sous la marque Degrés bleus Eau chaude, connue précédemment sous le nom de CalH2O (procédé développé par Domelys Technologies). Le principe consiste ici à récupérer la chaleur des eaux grises non dans les égouts mais à la sortie des douches, lavabos ou cuisines, grâce à un système intégré constitué pour l’essentiel d’un échangeur et d’un filtre. Objectif : préchauffer l’eau de ville appelée à remplir un ballon d’eau chaude sanitaire. Les applications sont possibles dans les centres sportifs, le résidentiel ou certains commerces comme les salons de coiffure. Plus sophistiqué car associé à une pompe à chaleur, le système ERS (Energy Recycling System) de Biofluides Environnement part du même principe mais produit une eau à haute température pouvant être utilisée directement pour le chauffage ou l’eau chaude sanitaire. Forte de quelques belles références, l’entreprise affiche l’ambition de dépasser le cap des 1 500 logements équipés d’ici à dix-huit mois.
