Présenté à la mi-mars, le "Rapport pour une réhabilitation énergétique massive, simple et inclusive des logements privés" rédigé par Olivier Sichel à la demande de la ministre du Logement, proposait notamment de créer un rôle d’accompagnateur des particuliers, l’« Accompagnateur Rénov’ ».
Une proposition reprise dans le projet de loi Climat et résilience et à propos de laquelle la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili expliquait : « Concrètement, l'accompagnateur vous dira quels travaux réaliser ; il vous aidera à monter un plan de financement, à obtenir des aides publiques et à souscrire un prêt pour financer le reste à charge ; il vous conseillera sur le choix des artisans, s'assurera de la qualité des travaux ».
Un profil suffisamment vague pour susciter l'incrédulité des architectes, qui ont réagi par la voix du président du Conseil national de l'Ordre, Denis Dessus. "Le Conseil national de l’Ordre, a sur ce sujet une position claire : nul besoin d’un nouvel acteur, car cet accompagnateur existe déjà, c’est l’architecte", écrit le président du Cnoa.
"Chaque professionnel de l'acte de bâtir doit pouvoir intervenir dans son champ de compétence, et l'architecte est de droit un tiers de confiance, un accompagnateur bénéficiant d'une formation de haut niveau, assuré et guidé par une déontologie et une éthique", poursuit-il, ajoutant qu'il avait, avec l'Unsfa, défendu cette position auprès des ministères de la Transition écologique et du Logement.
"Nous répèterons inlassablement que l’intégration des honoraires de maîtrise d'œuvre dans les montants d'opérations bénéficiant des financements des politiques publiques serait une solution simple et avec un effet immédiat sur la qualité des rénovations", assure Denis Dessus.
Et le président du Cnoa d'appeler à une action concertée de tous les architectes : "Nous nous félicitons de la motivation des architectes pour être présents dans les rénovations chez les particuliers, ce qu’expriment la pétition lancée à l’initiative des architectes d’Occitanie et l’inscription de milliers d’architectes sur la plate-forme FAIRE, mais nous ne pouvons cautionner des demandes irréalistes. La revendication de la pétition d’étendre le recours obligatoire de l’architecte à toute opération de rénovation ne nous aide pas à consolider la relation d’exigence mais aussi de confiance nécessaire pour être écoutés par le ministère de l’Ecologie, et par les autres professionnels de l’acte de bâtir, lors de l’élaboration des textes devant encadrer la rénovation", conclut-il.