A la tête de Chapuis Menuiserie, au Puy-en-Velay en Haute-Loire, les générations de Chapuis se succèdent depuis 120 ans. Il y a d’abord eu Jean-Ferdinand, le fondateur de l’entreprise. Il parcourait les rues du Puy-en-Velay et des villages environnants pour remplacer les vitrages défectueux. Puis il y a eu Jean, son fils, qui a fait entrer l’entreprise dans une phase industrielle avec une activité bois toujours centrale, mais aussi une diversification vers le PVC et l’aluminium. Ensuite, en 1980, il y a eu Jean (encore) et son frère Gérard. Avec leur sœur Dominique qui s’occupait de l’administratif, ils ont élargi la zone géographique d’intervention et ont doublé les effectifs. Ceux-ci sont passés de 20 à 40 salariés en une petite décennie. Le flambeau a été repris par Thierry Chapuis, le fils de Jean, en 2000.

L'entrepreneur est toujours fidèle au poste. Et il sait que, le moment venu, la relève sera assurée. Son fils Alexis, 33 ans, représentant de la 5e génération de Chapuis donc, a rejoint l’entreprise familiale depuis plusieurs années après des études de GEA (Gestion des Administrations et des Entreprises). Depuis, ils se partagent les responsabilités : le père plutôt sur le suivi des chantiers et de la production, le fils plutôt sur la gestion administrative.
Réinternalisation de l’activité bois
Chapuis Menuiserie, dont la renommée est très ancrée sur le bassin du Puy-en-Velay, emploie aujourd’hui 65 salariés pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 7 millions d’euros. Un chiffre stable, peu impacté par les difficultés du secteur de la construction. « Nous travaillons essentiellement sur des chantiers de rénovation, ceux qui nécessitent du sur-mesure. Pour le neuf, nous sommes sollicités plutôt pour des grosses villas, car nous ne sommes pas du tout sur des marchés de prix. Ces spécificités nous protègent des aléas du neuf », justifie Thierry Chapuis.

La PME altiligérienne, qui réalise 75% de son chiffre d’affaires sur la seule ville du Puy-en-Velay, est positionnées sur trois axes : les menuiseries intérieures/extérieures et agencements bois, les menuiseries aluminium et les menuiseries PVC. Jusqu’à peu, elle externalisait l’activité de menuiseries extérieures bois, son activité historique. « Nous les avons fabriquées jusque dans les années 80 mais la demande avait alors beaucoup baissé au profit du PVC et de l’aluminium. Et nous n’avions plus assez d’espace dans nos ateliers, la décision avait alors été prise d’arrêter cette production et d’acheter les menuiseries bois extérieures à des fournisseurs », rapporte Thierry Chapuis. Un choix pris par la génération précédente et sur laquelle Thierry et Alexis Chapuis sont revenus tout récemment.

Ils ont repris un petit atelier de fabrication, Mergoil Menuiserie, situé à quelques centaines de mètres de leur établissement, à l’occasion du départ à la retraite de son dirigeant, Denis Mergoil. Les deux salariés ont été repris et travaillent toujours dans cet atelier mais désormais pour le compte de Chapuis Menuiserie. « Cette opportunité s’est présentée, nous l’avons saisie pour réinternaliser la fabrication de menuiseries bois extérieures. Le marché est de nouveau porteur, et particulièrement au Puy où le centre-ville abrite beaucoup d’immeubles qui doivent respecter les spécifications des Bâtiments de France. Et puis, nous développons aussi un nouveau produit, le "mixte" (bois à l’intérieur, alu à l’extérieur), que nous pourrons produire aussi dans cet atelier », précise Alexis Chapuis.
Des investissements pour les menuiseries alu
Après avoir agrandi tout récemment de 200m² son showroom (500 000 euros d’investissement) afin de pouvoir exposer plus de produits, la PME ponote (NDLR : les Ponots sont les habitants du Puy-en-Velay) va construire, l’année prochaine, un nouvel atelier dédié aux menuiseries aluminium (investissement de 500.000 euros également). La demande de permis de construire a été déposée récemment. « Le marché de l’alu est très concurrentiel, assez technique. Or, notre atelier actuel est devenu trop petit, nous ne pouvions plus monter en gamme avec les installations actuelles. Nous allons donc construire un nouvel espace de 1.500 m² et investir dans de nouvelles machines à commandes numériques notamment », confie le dirigeant. Bref, pas question pour la PME de se reposer sur des lauriers cueillis les décennies passées.
