Que Buenos Aires se dote d’un RER ou pas (son financement serait actuellement trop lourd pour les arcanes de l’État argentin), sa conception avance. Le bureau d’études AC&A a déjà fait les plans des stations Miserere et Correo Central, tandis qu’un autre, IATASA, a tracé la ligne de 3 km qui sépare ces deux stations. Ils rendent leur copie, ces jours-ci, au ministère argentin des Transports, qui a commandé cette étude il y a un an.
Une nouveauté en Argentine
Les deux bureaux d’ingénierie ont eux-mêmes opté pour le processus BIM afin de gagner du temps et de faciliter l’interaction interdisciplinaire autour de ce grand et complexe projet. Loin d’être évident, le recours à ce type de logiciel constitue en Argentine une nouveauté. « Nous avons utilisé les logiciels Autodesk Civil et Infraworks uniquement pour faire le relevé des infrastructures existantes de la station de métro Miserere et de la gare du même nom, sous lesquelles, à 20 m de profondeur, devrait être construite la future station RER », raconte Bruno Agosta, BIM manager chez AC&A. « Pour la conception de la station elle-même, nous avons travaillé en 2D notamment parce que notre client, le maître d’ouvrage, ne maîtrise pas encore le processus BIM », précise-t-il.
De son côté, l’ingénieur Martín García, de IATASA, raconte qu’[il a] « adopté le processus BIM non seulement pour modéliser toutes les infrastructures existantes, mais aussi les 3 km de ligne ferroviaire souterraine prévus, ainsi que quantifier les besoins en matériaux de l’ouvrage et en faire le budget », dit-il. Pour lui, « le tracé de cette ligne, courbée, en pente, l’a amené à perfectionner sa connaissance du logiciel REVIT… en allant sur Youtube ».
Le retard pourrait vite être comblé
Selon eux, le secteur du BTP argentin accuse généralement un retard dans l’adoption de la technologie BIM, mais ce retard pourrait vite être comblé. « Aujourd’hui, la moitié des étudiants de la faculté d’ingénierie de l’université de Buenos Aires (FIUBA) se forment au logiciel à la fin de leur cursus, car ils savent que leurs futurs employeurs le leur demanderont », informe Frédéric Stilman, professeur de la FIUBA. D’autre part, il existe à Córdoba, la troisième ville du pays, un pôle technologique spécialisé dans les projets en BIM avec plusieurs entreprises qui exportent leurs services.
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