« Malgré le discours ambiant, la route reste le moyen de communication déterminant des conditions de vie des habitants et du développement des entreprises. Dans notre département, c’est encore plus vrai qu’ailleurs. Aussi, face à la crise, pour pallier les insuffisances des commandes tant publiques que privées, nous mobilisons 20 M€ de crédits d’ici la fin 2012 », a annoncé sur le chantier de la mise à 2 X 2 voies de de l'axe Triskell (D767), François Goulard, président du conseil général du Morbihan.
« Investir contre la crise »
Plus précisément, 14 M€ sont dévolus à des travaux neufs, 4,5 M€ à des opérations de confortement de la chaussée et 1,5 M€ pour les déplacements doux. Le résultat est immédiat : le nombre de marchés de travaux routiers conclu fin août par la collectivité égale celui enregistré sur la totalité de l’année 2011. « Pour les opérations de ces quatre prochains mois, il s’agit à chaque fois de chantiers d’au moins 300 000 euros », précise Xavier Domaniecki, directeur des routes dans ce département. Avec un réseau routier départemental de quelque 4 200 kilomètres, le Morbihan entend poursuivre ses efforts. «Investir contre la crise », revient en effet comme un leitmotiv. Fort de droits de mutation satisfaisants en 2011 et corrects en 2012, l’exécutif proposera à l’assemblée d’investir en 2013 ces excédents dans des travaux routiers. Si cette année, le budget global d’investissement s’élevait à 170 M€ (dont la moitié dédiée à des travaux directs), celui de 2013 devrait enregistrer une légère augmentation.
Accélérer les procédures en amont
Sur le budget annuel Routes de l’ordre de 40 M€, sont donc d’ores et déjà programmés des chantiers comme le contournement nord de Pontivy (19 M€) ou le démarrage des ouvrages d’art sur l’axe Triskell (Vannes-Pontivy). « En temps de crise, considérer les investissements routiers comme une variable d’ajustement du budget est une erreur. Pour des raisons parfois idéologiques et le plus souvent économiques, c’est le fait de plusieurs départements. En France, le réseau routier est d’excellente qualité. Avec ce type de raisonnement, nous passerons d’ici quelques années à un réseau moyen », prévient l’élu.
Enfin, pour ne pas subir les longs délais de l’Inrap (1) et anticiper les procédures en 2010, le Morbihan s’est doté d’un service d’archéologie préventive de cinq personnes. « A court terme, nous allons proposer aux communes qui le souhaitent d’utiliser ce service pour établir les diagnostics préalables. Cela constituera un gain de temps appréciable dans la mise en œuvre des travaux », conclut François Goulard. Les entreprises de travaux publics ne pouvaient espérer un meilleur défenseur de leurs intérêts. Jean-Louis Le Mallefan, dirigeant de l’entreprise EGC Canalisation à Questembert, apprécie le coup de pouce : « En ce moment, les entreprises de travaux publics se sentent un peu seules. Avec la crise, nous avons du mal à nous projeter et à décider des investissements nécessaires. Nous apporter des garanties sur nos plans de charge est un signe très positif ».