Le coup de projecteur jeté crûment sur la situation du logement en France par la crise du Covid et ses périodes de confinement n’aura pas été vain. La ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, a en effet décidé de confier une mission sur la qualité de l’habitat à l’architecte et urbaniste François Leclercq et au directeur général de l’établissement public d’aménagement Epamarne/EpafranceLaurent Girometti.
Défauts de la production
Avec ses confrères Odile Seyler et Jacques Lucan, le premier est monté au créneau tout au long des derniers mois pour pointer les défauts de la production actuelle et notamment l’exiguïté des logements. Le second a une solide connaissance de la question de l’habitat, sur laquelle il a travaillé à la préfecture de Paris, à l’Anah et à la Ville de Paris. Celui qui avant de rejoindre l’Epamarne/Epafrance était directeur de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP), estime qu’il faut «permettre aux habitants de se sentir moins contraints dans leur logement».
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Laurent Girometti poursuit : «Notre rôle, avec cette mission, ne sera pas de refaire une réglementation mais de révéler quels peuvent être les leviers d’action pour augmenter la qualité d’usage des logements.» Ce travail qui portera sur le privé comme sur le public, sur le collectif mais aussi sur l’individuel, devra amener le tandem à se pencher sur les questions «du dimensionnel, de la réversibilité, des ouvertures ou encore des espaces extérieurs, liste François Leclercq. Mais nous ne serons pas les naïfs de l’histoire et nous nous interrogerons aussi sur la réalité économique.»
L'appel de la maison individuelle
Le directeur général d’Epamarne/Epafrance renchérit : «Nos préconisations, qui doivent être rendues l’été prochain, ne peuvent en aucun cas induire une augmentation des coûts de vente ou de location qui nuirait à l’accès au logement des ménages.»
Pour Laurent Girometti, l’enjeu de la mission va bien au-delà de la question du logement. L’insatisfaction des Français au sujet de leur habitat peut se prolonger par «le rejet de la ville». L’appel de la maison individuelle en zone non dense, qui se fait plus pressant en cette période de crise, représente un véritable risque d’accentuation de l’étalement urbain.