Transpolis est un laboratoire urbain grandeur nature, une plate-forme unique en Europe, qui s’étale sur 30 hectares avec ses infrastructures propres : 12 km de rues, 1,7 km de portion d’autoroute, 6 km de routes départementales sinueuses, 320 km de fibres optiques. Colas, actionnaire de la première heure de la SAS qui exploite le site, teste une signalétique lumineuse modulable, de nouvelles dalles à l’intérieur desquelles sont encapsulées des leds raccordées à un réseau électrique.
Ces dalles de signalisation routière peuvent permettre par exemple de fluidifier le trafic en transformant une ligne continue en ligne discontinue. A Transpolis, les ingénieurs de Colas éprouvent notamment l’interaction de ces dalles avec les véhicules autonomes qui circulent sur le site.
Autre actionnaire de la plate-forme, Vicat fait tourner un de ses nouveaux véhicules au gaz naturel dont la toupie fonctionne de manière autonome avec des batteries électriques qui se rechargent en roulant. Moins bruyant, il peut livrer des chantiers tôt le matin et tard le soir. Ce véhicule est également équipé d’un détecteur d’obstacles expérimenté in situ.
Innovation coopérative
Implanté sur le site d’une ancienne base militaire de 80 hectares dans la Plaine de l’Ain, Transpolis a été pensé dès 2008 par l’Institut français des sciences et des technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) et incubé les premières années par le cluster Cara (ex-LUTB). Sa réalisation a été rendue possible par la mobilisation d’acteurs publics et privés.
Vingt-deux actionnaires, industriels, PME, laboratoires de recherche et banques, ont permis d’investir 20 millions d’euros dans son aménagement et son fonctionnement, de créer un écosystème innovant en matière de mobilité. « L’enjeu pour nous est de favoriser l’innovation coopérative », observe Dominique Fernier, président de Transpolis. En particulier dans les télécommunications avec le déploiement de la 5G sur le site depuis une quinzaine de jours.
L’un des enjeux de cette ville-laboratoire est de tester les véhicules autonomes en situation réelle, dans un environnement urbain à échelle 1, avec de nombreux capteurs dans la chaussée. Mais, à la différence de son homologue américaine M-City construite sur le campus de l’université du Michigan et financée par vingt-quatre partenaires comme General Motors, Ford, Toyota, Nissan, Google et Tesla, Transpolis ne limite pas son champ d’action au seul véhicule autonome connecté.
« On s’intéresse globalement au champ de la mobilité urbaine », explique son directeur Stéphane Barbier. Parmi les dispositifs testés et les thématiques étudiées, des capteurs de gestion du trafic, le tracking des marchandises en ville, la gestion dynamique de parking, l’éclairage urbain dynamique, la sécurité et l’inclusion des personnes à mobilité réduite dans la cité.