La taille des arbres d'ornement. Une affaire de « pros »

Complexe et réclamant un réel savoir-faire, elle est souvent incontournable en milieu urbain. Essentiellement pour des raisons esthétiques, sanitaires et sécuritaires.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 229394.HR.jpg

Les plantations d'arbres d'ornement doivent être suivies tout au long de leur vie, pour assurer la pérennisation de leurs intérêts esthétiques et de leurs valeurs écologiques. Quatre « cycles » peuvent être distingués au niveau de leur entretien : l'étape de post-plantation, la période de formation, l'époque du « plein développement » et la phase de déclin.

État sanitaire « sous surveillance ».

C'est immédiatement après son installation que l'arbrisseau est le plus fragile, venant de subir le stress de transplantation lors de son passage de la pépinière au chantier. Arrosage, entretien du pied, suivi du tuteurage et protection du tronc constituent les principales opérations à mener. La taille de formation permet de lui donner une forme adaptée au contexte de plantation et d'éliminer certains défauts. Réalisée au cours de son jeune âge et au bon moment, elle permet d'éviter bien des désagréments par la suite. Au cours de la phase de plein développement, l'entretien consiste essentiellement à surveiller son état sanitaire et mécanique. Des travaux de taille peuvent être réalisés pour entretenir la forme du houppier, nettoyer le bois mort, reprendre une branche cassée. Lorsque le sujet vieillit, une surveillance accrue devient alors nécessaire afin de limiter les risques vis-à-vis de la sécurité des biens et des personnes, les tailles sévères (coupes de branches d'un diamètre supérieur à 5 cm de diamètre ou entraînant la suppression d'une grande quantité de branches) ne constituant pas une solution satisfaisante pour éliminer les risques !

Communiquer contre les mauvaises habitudes.

Il semble encore nécessaire d'insister sur les règles de l'art en matière de taille. Contrairement aux idées reçues, les bonnes pratiques sont en effet loin d'être appliquées par l'ensemble des professionnels, les gestionnaires manquant parfois d'arguments précis pour imposer un travail respectueux de la biologie et de l'esthétique des arbres.

La recrudescence des tailles drastiques se remarque plus particulièrement lorsque des événements climatiques exceptionnels se produisent comme la dernière tempête Klaus qui a dévasté le Sud-Ouest. C'est pourquoi, la Société française d'arboriculture vient de mettre en place une vaste opération de communication pour lutter contre cette regrettable « habitude ». Francis Hallé a accepté d'en être son parrain et de lancer officiellement la campagne lors des dernières rencontres nationales d'arboriculture qui se sont déroulées à Aix-en-Provence en septembre 2009. Différents outils ont été conçus par la Société française d'arboriculture afin de toucher un large public, du professionnel à l'amateur : des brochures, des affiches et des autocollants, des cd-rom, ainsi que des bandes dessinées.

Une démarche primordiale.

Attention : les opérations d'entretien doivent être prévues dès le début de la conception des projets, dans le cadre d'un échange entre le concepteur et le futur gestionnaire. Une démarche primordiale pour éviter les écueils, comme l'absence de moyens matériels ou moyens humains pour réaliser cet entretien ou l'inadéquation entre les contraintes du milieu et le type de végétaux choisis. Certains concepteurs ont tendance à oublier qu'un arbre grandit beaucoup, y compris les essences à petit développement, la taille ne pouvant compenser les erreurs d'implantation ou de choix d'espèces. -

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !