Une dizaine de personnes ont été légèrement blessées mardi à l'aube en Italie lors d'une intervention des forces de l'ordre contre les manifestants opposés aux travaux pour la liaison à grande vitesse dans le Val di Susa (Alpes italiennes).
Les carabiniers sont intervenus à 03H30 locales (02H30 GMT) dans la localité de Venaus, à 60 km de Turin, pour dégager le site où doivent commencer des travaux de sondages géologiques, a annoncé l'agence Ansa.
"Aucune des personnes auxquelles nous avons porté secours n'est gravement blessée", ont tenu à préciser les secours.
La situation mardi matin restait tendue et plusieurs centaines de manifestants étaient encore présentes à proximité du chantier.
Plusieurs dizaines de personnes occupent également les quais de la gare d'Avigliana, dans le Val di Susa, et bloquent le trafic ferroviaire sur la ligne Turin-Modane.
Le face-à-face entre forces de l'ordre et protestataires a commencé mardi dernier à Venaus (60 km de Turin), quand des centaines de policiers ont empêché l'accès aux terrains où devaient commencer mercredi de nouveaux travaux de sondages géologiques.
Le site a été choisi pour percer un tunnel TGV transfrontalier de 53 km qui permettra de rallier la France.
Le passage de la ligne ferroviaire à grande vitesse suscite une hostilité de plus en plus importante des habitants de la vallée, qui inquiète les autorités à moins de trois mois du début des jeux Olympiques de Turin.
Les opposants contestent l'utilité, le coût et les conséquences environnementales du projet, qui est une priorité de l'Union européenne et est soutenu par la majorité des dirigeants politiques, patrons et syndicats italiens.
"Sauvegarder nos montagnes ne signifie pas l'isolement. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être coupés des grandes liaisons européennes", a insisté mercredi dernier le président de la République italienne Carlo Azeglio Ciampi.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient défilé le 16 novembre dans le Val di Susa pour protester contre la construction de la ligne.
Celle-ci, dont le coût total est estimé à 12,5 milliards d'euros, ne devrait pas voir le jour avant 2020.