Nouveau contretemps pour le projet de ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur. Alors que SNCF Réseau espérait être en mesure de boucler les études du dossier de «déclaration d’utilité publique» (DUP) dès cette année, le calendrier va à nouveau jouer les prolongations.
A l’issue du dernier comité de pilotage qui s’est tenu ce 8 février à Marseille en présence de l’ensemble des maîtres d’ouvrage et des financeurs(1), le gestionnaire du réseau ferré a indiqué qu’il devrait examiner de nouvelles hypothèses émises par certaines collectivités. «Le bilan de la concertation qui s’est déroulée cet automne montre qu’il existe un consensus sur la «priorité 1» qui prévoit un traitement des nœuds ferroviaires marseillais (2,5 milliards d’euros) et azuréen (4,5 milliards d’euros) d’ici à 2030», avance Jean-Michel Cherrier, chef de la mission «ligne nouvelle» chez SNCF Réseau.
Tracé définitif
Cet accord politique est relativement inédit depuis la genèse du projet au mitan des années 2000. «Il va nous permettre d’adresser au plus vite notre proposition au ministre des Transports», poursuit M. Cherrier. Un document crucial car il contient le tracé définitif appelé à être soumis à enquête publique, ainsi que la position des gares nouvelles près de l’aéroport de Nice (Alpes-Maritimes) et dans le secteur de Bréguières-Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes). «Le ministre rendra sa décision au plus tard le 17 mars, juste avant l’entrée dans la période de réserve des élections présidentielles», indique le cadre de la SNCF.
Sept à huit mois d’études supplémentaires
Si le dossier semble sur de bons rails, des études supplémentaires sont nécessaires. «On a pris le temps d’intégrer certaines remarques émises durant la concertation quant à l’optimisation des tracés et de la position des gares. Cela fera glisser l’échéancier de sept ou huit mois», concède M. Cherrier. Ce délai pourrait décaler d’autant l’obtention de la DUP, espérée pour la fin 2019 ou le début 2020.
«Mais cela ne change pas la date des travaux: on est toujours sur un lancement prévu pour 2022 voire 2023», relativise le dirigeant de SNCF Réseau. Et dans l’intervalle ? «Il nous faudra trois ans pour réaliser les études d’avant-projet, purger tous les recours éventuels et mener les expropriations», explique M. Cherrier. D’ici là, Etat et collectivités auront tout le loisir de boucler le plan de financement. Pas le moindre des défis dans ce dossier dont le devis prévisionnel dépasse les 7 milliards d’euros. Et dont l’avancée a, jusqu’à présent, progressé à une vitesse inverse à celle du dragster du rail...
En 2017, SNCF Réseau investira 183 millions d’euros de fonds propres dans les chantiers de modernisation (120 millions d’euros) et de maintenance (63 millions d’euros) du réseau ferroviaire régional de Paca (1 276 km au total). Une somme à laquelle il convient d’ajouter une partie de l’enveloppe de 75 millions d’euros mobilisée au titre du contrat de plan Etat-région (CPER) 2015-2020. Parmi les chantiers phares, citons la seconde phase de l’augmentation de capacité de la ligne Cannes-Grasse (39 millions d’euros au total), la sécurisation de l’axe transfrontalier entre Cuneo et Vintimille (25 millions d’euros financés par RFI, le gestionnaire du réseau transalpin), la modernisation du tronçon Montdauphin-Briançon (19 millions d’euros au total, dont 2 millions d’euros de SNCF Réseau) et la mise en place d’une nouvelle signalisation sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer (8 millions d’euros).