La Grande-Motte : partition urbaine en mode majeur

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L'ensemble offre de grands balcons et des logements traversants.

Construire à La Grande-Motte (Hérault) impose de l'humilité. « Tout y est déjà finement dessiné, estime Jean-Pierre Lévêque, architecte de Brenac & Gonzalez et Associés. Nous avons tenté, avec modestie et bonheur, de composer sans fausse note sur la portée écrite par Jean Balladur : une architecture joyeuse et optimiste, devenue rare à une époque où l'on se sent parfois fautif avant même de tracer un trait. » Ce défi, il va le relever pour Sogeprom-Pragma, lauréat de l'appel à manifestation d'intérêt Cœur de ville lancé par L'Or Aménagement.

Dévoilé le 27 mai, l'ensemble comprend 52 logements (18 sociaux et 8 abordables sur 3 800 m²), une halle commerciale de 1 100 m² et 600 m² de bureaux et services publics. Il investira l'ancien théâtre de verdure et le site du conservatoire voué à déménager. Objectif : « Accueillir des familles à l'année dans une ville où les grands appartements sont rares, en redynamisant un secteur peu animé », précise Pierre Raymond, directeur régional de Sogeprom-Pragma.

Ombrières enveloppantes

Inspiré de l'utopie hédoniste balladurienne, le projet crée une nouvelle typologie : un vallon habité, composé d'émergences affirmées en bord de rue et de déclivités introverties au cœur de l'îlot végétalisé. « La structure a pour unité un pixel 3D adouci par un arc. Un socle en double hauteur donne au bâtiment son élan et préfigure, dans un mouvement musical, le développement des volumes en étages. Nous avons aussi réinterprété la manière dont Jean Balladur traitait les pignons - comme une dentelle s'élevant vers le ciel - sous forme d'ombrières enveloppantes », poursuit Jean-Pierre Lévêque.

Larges terrasses, logements traversants, isolants biosourcés, récupération des eaux grises répondent au seuil 2025, voire 2028 de la RE 2020. « Offrant une qualité de vie extérieure, le projet s'inscrit dans notre pacte 3B [bas carbone, biodiversité et bien-vivre, NDLR], avec un atout : son raccordement au réseau de thalassothermie. Les brise-soleil et les parements de façade seront probablement en béton blanc bas carbone préfabriqué, avec une exécution portée par le savoir-faire local », décrit Pierre Raymond. L'appel d'offres de ce chantier à 12 M€ HT à l'été 2026 donnera le « la » d'une composition urbaine prévue en 2029.

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