La France, championne d'Europe des stades vétustes

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Le Stade Saint-Symphorien du FC Metz date de 1932. Son agrandissement est actuellement à l’étude.

Avec l'Italie, son éternelle rivale en matière de football, la France, pourtant candidate à l'organisation de l'Euro-2016 de football, dispose du parc de stades le plus obsolète d'Europe.

Les stades français accueillant les matches de football de L1 et L2 sont les plus obsolètes d'Europe avec ceux de l'Italie conclut une étude présentée mardi en ouverture de la conférence sur les stades organisée à Paris.

En dix ans, la France a construit ou rénové quatre enceintes, contre 13 en Allemagne -certes hôte du Mondial-2006-, 12 en Angleterre ou 9 en Espagne. L'Italie pendant ce temps n'en a rénové que deux pour aucune construction, a recensé Stéphane Pottier, directeur d'une agence de consulting sur les stades et membre de l'association européenne de management des stades (ESMA).

Point commun entre les deux cancres de l'Europe: les stades de football sont gérés en France comme en Italie par les collectivités locales.

"Un stade met 5 à 10 ans à être construit à partir du moment où il est décidé" a pour sa part noté Philippe Stinglhamber, ingénieur, lors d'une rencontre organisée par la Ligue de football et l'ESMA.

Conséquence: La France, candidate à l'organisation de l'Euro-2016 de football, ne possède aucun stade de 5e génération, c'est-à-dire construit à partir des années 2000 et placés sous le signe de la "multifonctionnalité": lieu de spectacle sportif, le stade moderne est également un lieu de vie et de consommation.

Le gouvernement est bien conscient de la situation et il y a deux semaines, le secrétaire d'Etat chargé de la Prospective, Eric Besson, avait mis en exergue la nécessaire modernisation des stades en présentant son rapport sur la compétitivité du football français.

Mais comment faire alors que la crise réduit les marges de manoeuvre financières de l'Etat et des collectivités locales ? Une piste pourrait être le recours aux partenariats public-privé (PPP), qui permettent de confier au privé le financement, la réalisation et la maintenance d'équipements publics. C'est la solution retenue par la communauté urbaine de Lille qui a signé un contrat de partenariat avec Eiffage pour son stade. Mais c'est aussi la solution qui a causé tant de problèmes à Nice. Une première formule en partenariat public privé (PPP) avec le groupe Cari a échoué et la ville s'est finalement retournée vers une réalisation en bail emphytéotique administratif (BEA) pour son grand stade.

Jean-Philippe Defawe (avec AFP)

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