La filière professionnelle vers des jours meilleurs

Au lycée Léonard-de-Vinci, dans le XVe arrondissement de Paris, la filière professionnelle attire progressivement de nouveaux profils.

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Machines d'usinage au Lycée Léonard-de-Vinci de Paris

Les machines à commande numérique et à gravure au laser côtoient celles, plus traditionnelles, de découpe et d’usinage. Dans le lycée professionnel Léonard-de-Vinci à Paris, les élèves manient des machines technologiques et coûteuses. Dans l’un des ateliers, les élèves sont un peu plus jeunes.

« Nous proposons des demi-journées où les collégiens peuvent venir essayer la menuiserie », explique Alain Schneider, directeur délégué aux formations pédagogiques et technologiques. Amalia et Julie, deux lycéennes en seconde générale, ont tenu à s’y rendre : « Nous voulons faire de la décoration, et nous avons trouvé nous-même ces mini-stages. Nous réfléchissons à nous réorienter. » Pour autant, l’orientation vers la filière professionnelle pâtit encore d’une image dégradée, comme l’explique la proviseure Patricia Jourdy : « Nous manquons de candidats, et principalement d’élèves de troisième. Les parents ont une image du bac pro vieille d’il y a 20 ans ! Mais ce n’est plus le même aujourd’hui. » Avec les stages en entreprise, la possibilité de se réorienter en cours de parcours, le bac pro, les formations proposées par les lycées professionnels ont fait peau neuve. Et même si elles ne sont pas spécialisées dans la fenêtre, ce qui est « impossible » selon Alain Schneider au vu de l’hésitation des jeunes quant à leur orientation, elles apportent les compétences nécessaires aux métiers du bâtiment.

Sensibiliser les stagiaires aux procédés industriels actuels

La force du bac pro tient aussi au lien fort entre les lycées et les entreprises. Ainsi, le lycée Léonard-de-Vinci a de nombreux stagiaires dans des entreprises de fabrication et de pose de fenêtres. Un facteur important selon Alain Schneider : « Nous apportons des connaissances que les élèves complètent avec des compétences. » Le but est aussi de les sensibiliser aux procédés industriels actuels, à l’image d’un partenariat qu’ils ont noué avec le groupe Lorillard : « Il n’y a pas que la menuiserie artisanale qui est intéressante, mais aussi la menuiserie industrielle, avec le maniement de machines à commande numérique. » Des compétences recherchées par les fabricants, mais qui ne font pas rêver les aspirants, qui ont souvent l’image d’une menuiserie traditionnelle.

Une image qui change

Au lycée du verre et du vitrail Lucas-de-Nehou, qui comporte une formation menuiserie aluminium verre, la proviseure Maïmouna N’daw-Traoré réaffirme l’importance du bac professionnel, notamment auprès des entreprises de menuiserie extérieure : « En sortant de nos formations, nos élèves ont les compétences pour intégrer des entreprises de pose ou de fabrication de fenêtre en PVC et aluminium. » Et la proviseure défend avec ferveur l’avenir des filières professionnelles : « Elles sont, j’en suis certaine, le futur de la filière sélective. Maintenant, pour que les politiques investissent, il faut que le nombre d’élèves augmente. » Une évolution avant tout sociale donc, et les acteurs s’accordent à dire que l’image de la filière professionnelle commence à changer dans le bon sens.

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