La Chine favorite pour le PPP de la LGV californienne

Il y a quelques jours, le gouvernement chinois a signé deux accords préliminaires avec l'État de Californie pour la construction de la ligne de chemin de fer à grande vitesse qui doit relier San Fransisco à Los Angeles et à Anaheim. Coût de l'opération : 43 milliards de dollars (32 milliards d'euros).

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Projet de ligne de chemin de fer à grande vitesse en Californie.

La ligne ouvrira en 2020. D'une longueur de 748 kilomètres, elle reliera San Fransisco à Los Angeles en 2 heures et demi. Le coût de l'opération est évalué à 32 milliards d'euros. Mais l'Etat de Californie, dont le gouverneur est Arnold Schwartzenegger, fait face depuis quelques temps à d'importantes difficultés financières. La solution du partenariat public-privé (PPP) s'est donc naturellement imposée pour la réalisation de cet équipement de première importance.

Ce qui est plus inattendu, c'est la décision du gouvernement californien d'accepter la candidature du gouvernement chinois. On sait que les travailleurs chinois émigrés ont largement contribué à l'édification des premières lignes de chemin de fer américaines il a 150 ans. Aujourd'hui, ils sont à nouveau appelés à la rescousse ; mais cette fois, c'est pour financier et réaliser le projet.

Des entreprises de plusieurs pays se sont montrées intéressées par le projet, notamment de France, mais aussi d'Allemagne, de Corée du Sud ou du Japon. À ce stade, l'Autorité californienne pour le train à grande vitesse (California's High Speed Rail Authority - CHSRA) n'a pas pris de décision définitive. Mais selon David Craine, le conseiller spécial de M. Schwarzenegger pour l'emploi et le développement économique, la proposition chinoise ne souffre d'aucune faiblesse apparente ou rédhibitoire. Le ministre chinois des chemins de fer, M. Zheng, s'est engagé pour sa part à ce que l'offre soit conforme en tout point à la législation américaine et californienne.

Sur le plan technique, l'offre chinoise sera constituée par un assemblage de technologies chinoises, ainsi que par un accord avec le géant américain General Electric, plus connu jusque là pour son savoir-faire dans les locomotives diesel que dans les locomotives électriques.

Sur le plan financier, la Californie envisage de solliciter 10 à 12 milliards de dollars (7,5 à 8,9 milliards d'euros) de son partenaire privé. Et elle a obtenu en janvier, une aide de 2,25 milliards du gouvernement fédéral (1,7 milliard d'euros).

Il convient d'observer que les chinois ont des réserves monétaires considérables, que la crise a peu affectées. Actuellement, ils cherchent à placer 2 400 milliards de dollars de réserves dans des projets d'infrastructures (1 700 milliards d'euros), qu'ils jugent plus intéressants que des placements en obligations. Il y a largement de quoi financier la LGV californienne.

Des entreprises françaises pourraient peut-être profiter à leur tour des réserves monétaires chinoises pour financer des investissements en France ou en Europe ?

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