L’écoquartier se chauffe avec les eaux usées

Nanterre -

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L’écoquartier Boule-Sainte-Geneviève de Nanterre (Hauts-de-Seine) sera doté d’un échangeur thermique permettant de récupérer les calories des eaux usées pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Le dispositif, une première en France, est conçu, installé et exploité par Cofely, associée à Eau & Force (deux sociétés du groupe GDF Suez) dans le cadre d’une délégation de service public de 25 ans.

Problème : comment produire 5 000 MWh par an, pour alimenter cet écoquartier de 650 logements, en ayant recours à au moins 50 % d’énergie locale renouvelable. La solution prend en compte les atouts du site - un collecteur d’eaux usées à proximité, une nappe géothermique en sous-sol - et fait appel en complément à une chaudière gaz. « Notre solution s’adapte techniquement à ces atouts locaux. Notre bouquet énergétique propose d’abord de mettre en œuvre le dispositif Degrés Bleus qui récupère la chaleur des eaux usées », explique Marc Barrier, directeur régional Ile-de-France de Cofely. Ainsi, 200 mètres d’échangeurs thermiques installés au sein du réseau d’assainissement captent - grâce à des pompes à chaleur - les calories des eaux usées. Autre élément du bouquet énergétique : la géothermie (nappe du Montien).

Trois forages à 90-100 mètres établissent un circuit. Les calories de l’eau à 14°-15° sont récupérées par des capteurs de chaleur. Degrés Bleus (39 %) conjugués à la géothermie (14 %) : l’installation dépasse les 50 % de production d’énergie renouvelable (53 %). Le complément est apporté par une chaudière gaz à condensation (3 MW) pour les pointes d’utilisation d’eau chaude (matin et soir) et lors des périodes de froid. Cet échangeur thermique évite l’émission de 800 t/an de CO² par rapport à une solution gaz classique.

« Notre installation propose une énergie locale, entièrement renouvelable, à zéro risque et indépendante de tous les soubresauts dont sont l’objet les énergies fossiles, gaz ou pétrole », ajoute Marc Barrier.

Prix stable

Certes, ces technologies sont deux fois plus chères à l’installation mais le prix de l’énergie est garanti stable à long terme alors que le prix du pétrole et du gaz est appelé à augmenter ( 25 % du prix du gaz en 2 ans). Investissement : 3,8 millions d’euros (HT) avec une aide de l’Ademe de 1,5 million. L’installation sera prête en avril pour des logements disponibles le 1er juillet. Une première tranche de 166 logements sera alimentée dès cet été, puis une seconde de 240 logements courant 2012.

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