Développer l'envie d'entreprendre, tel est l'objectif de la réforme mise en place par l'école des Mines d'Alès depuis cette année. « Nous voulons former les ingénieurs de demain. Des ingénieurs capables de créer au sein de leur entreprise ou de monter leur propre société », précise Henri Pugnère, directeur de l'école.
En la matière, cette école n'est pas novice. Il y a une quinzaine d'années, elle a mis en place un « incubateur » destiné à accueillir, pendant deux ans, des ingénieurs désireux de créer leur entreprise. « Cet incubateur permet à des diplômés de bénéficier des infrastructures et des relations de l'école pour mener à bien leur projet de création d'entreprise. Mais, au bout de dix ans d'existence, j'ai constaté que le nombre de jeunes accueillis n'avait pas augmenté. Pour renverser cette tendance, il faut que les jeunes soient préparés à des comportements d'entrepreneurs dès le début de leur scolarité », explique-t-il. Pour bâtir cette réforme, l'école a organisé une centaine de réunions avec des étudiants, des enseignants et HEC Entrepreneur, pôle formation continue d'HEC. « Nous n'avons pas créé d'options ou de nouvelles filières, mais nous avons instauré des formations-actions dans l'ensemble des disciplines et pour tous les étudiants », précise-t-il.
Première action : les missions de terrain. En première année, les étudiants réalisent une mission de cinq semaines sur le thème de la création d'entreprise. « Ce sont les entreprises qui leur proposent de travailler sur des missions précises », indique Henri Pugnère. En février, les étudiants de cette promotion ont soutenu leur projet devant cent trente-sept représentants d'entreprise. En deuxième année, ils mènent deux missions de ce type, ainsi qu'en troisième année. Autre point fort de la réforme : permettre aux étudiants de développer un projet personnel au cours de leur scolarité. « Nous encourageons les étudiants à venir nous parler de leurs idées de création d'entreprise dès la deuxième année afin que nous puissions aménager leur cursus. De plus, nous avons passé un partenariat avec l'Anvar qui soutient chaque projet à hauteur de 40 000 francs », ajoute-t-il. Une idée qui a déjà séduit quatre étudiants. Objectif de l'école : susciter, à terme, une cinquantaine de projets chaque année. Enfin, les étudiants qui se sont engagés dans cette voie pourront consacrer leur quatrième année à leur projet de création d'entreprise.
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