Le conseil régional a lancé une grande pétition « Oui au TGV en Auvergne ». Son président, de passage à Paris jeudi, compte entretenir un vaste mouvement de lobbying pour qu’une ligne à grande vitesse relie Clermont-Ferrand à la capitale.
Certains diront qu’il n’est jamais content. Mais on ne pourra pas reprocher à René Souchon de ne pas se démener pour sa région.
Le président PS du conseil régional d’Auvergne n’a pas apprécié qu’elle soit tenue à l’écart du Grenelle I qui promet l’aménagement de 2000 kilomètres de lignes à grande vitesse nouvelles. « Une région qui n’a pas le TGV est une région qui n’a plus d’espoir », a-t-il estimé. Or il reste 2500 km de lignes supplémentaires à distribuer pour la décennie suivante. Alors pour ne pas manquer le train, René Souchon a attaqué fort : un spot publicitaire,
un site internet (www.faisonsbougerleslignes.com), 600.000 lettres envoyées aux Auvergnats avec une enveloppe T pour répondre à une pétition intitulée « Oui au TGV en Auvergne » et surtout des billets de train géants adressés à tous les parlementaires concernés ;
le lobbying se veut intense et inscrit dans la durée.
Clermont-Ferrand à 2 heures de Paris
Au cours d’une mini-présentation jeudi à Paris, René Souchon a pu, en tant que président de l’association ALTRO (Association Logistique Transport Ouest) faire valoir la situation de Clermont-Ferrand sur l’axe Transline, le projet de désenclavement reliant la façade Atlantique à Lyon et plaider à la fois pour une ligne Lyon-Clermont qui mettrait la capitale des Gaules à une heure de la ville siège des usines Michelin et pour une ligne TGV ralliant Paris en deux heures. Pour l’instant « aucune étude n’a été faite », sur la faisabilité, le coût d’une telle opération, son financement et ses répercussions écologiques, économiques et politiques (une ligne à grande vitesse coûterait au moins 10 milliards d’euros, financés en partie par la 3e région la plus endettée de France, nécessiterait de vastes travaux d’aménagements, et entrainerait certainement la fermeture de petites lignes et de petites gares non rentables…).
« L’intérêt » de François Fillon
Mais l’important jeudi était d’annoncer « une première victoire » : 60.000 signatures en faveur de la ligne à grande vitesse, une lettre adressée par le Premier ministre François Fillon confirmant
« l’intérêt à moyen terme d’une nouvelle liaison » intégrée dans la seconde liste des projets de ligne à grande vitesse dans le projet de loi Grenelle. Une saisine rectificative a d’ailleurs été adressée au Conseil d’Etat. Malgré tout, René Souchon est bien conscient qu’il n’a pas « gagné la guerre » et qu’il faudra de toute façon attendre au moins 22 ans (à l’horizon 2030) pour qu’un TGV en provenance directe de Paris entre en gare de Clermont-Ferrand.
Adrien Pouthier