Quelle alternative proposer aux lotissements pavillonnaires qui nappent sans modération la périphérie de Toulouse ? Comment satisfaire une population qui plébiscite la maison individuelle avec piscine ? Confronté à cette problématique, Cornebarrieu, un village de 5 000 habitants situé à une dizaine de kilomètres du centre de Toulouse, a choisi de se développer autrement, aidé en cela par l’aménageur du Grand Toulouse, la SEM Constellation, qui pilote ce projet d’extension.
La ZAC Monges-Croix du sud, en cours de réalisation, porte sur un territoire vallonné de 57 ha, en limite sud-ouest du village. 870 logements y sont programmés en deux tranches. Dans ce nouveau quartier, la parcelle standard de 1000 m2est proscrite au profit de formes d’habitat compactes, plus habituelles en milieu urbain : petits collectifs, maisons en bandes ou à patios (sur des parcelles n’excédant pas 300 m2), logements intermédiaires…
Plus économes en foncier que la maison individuelle, plus respectueuses aussi de l’environnement champêtre et boisé de Cornebarrieu, ces formes urbaines dégagent douze hectares pour l’aménagement d’un parc linéaire. Plus précisément une vaste prairie, plantée sur ses contours, qui intègre, à la manière d’un parkway, les voies d’accès et de desserte des futurs bâtiments. La structure paysagère simple valorise chaque élément caractéristique du site : un chemin creux, un cours d’eau, les haies vives…
L’urbanisation « adhère » au plus près à ce paysage vallonné et naturel : les 26 parcelles constructibles, de formes et de tailles variables, se glissent librement dans ce cadre végétal. Elles correspondent aux lots cessibles privés et non aux emprises constructibles, les « plateformes ». La différence entre les deux périmètres est une bande de terrain inconstructible, financée et aménagée par le promoteur, mais selon les prescriptions précises de l’aménageur. Boisées, plantées de haies et de prairies fleuries, ces franges font participer les parcelles à la trame paysagère du parc tout en constituant un environnement de verdure pour les logements. La clôture de séparation entre domaine public et privé, si habituelle dans les quartiers pavillonnaires, n’est volontairement pas matérialisée dans ce dispositif.Les « plateformes » sont des surfaces nivelées qui rassemblent les édifices, les jardins partagés et privatifs, les espaces collectifs et les stationnements. Des piscines « communautarisées » sont également prévues sur certaines d’entre elles.
Les morphologies, soumises aux groupements de promoteurs-concepteurs (retenus sur concours), découlent des caractéristiques de ce territoire, des vues des logements sur le paysage lointain et proche, de l’implantation des bâtiments dans le terrain vallonné, de leur relation aux espaces jardinés… Vues, accès individualisés, terrasses et jardins visent à offrir aux futurs occupants des qualités d’habitat aussi attractives que la maison individuelle. Au total, huit morphologies sont proposées, différemment assemblées sur chaque parcelle en fonction des programmes. Les immeubles jalons, petits collectifs à R 4, constituent ainsi des repères identifiables dans le site ; les immeubles gradins, logements à R 1 avec émergences à R 2, exploitent la pente… « Tout l’enjeu est de pouvoir répondre à la croissance du marché immobilier local sans renoncer à la qualité de notre environnement », souligne Alain Garès, directeur de la SEM Constellation.
