"Chère, inadaptée, opaque et chronophage", telle apparait en résumé la formation continue aux yeux des architectes. "Alors qu'il s'agit d'un droit social reconnu et d'une obligation déontologique et professionnelle avérée; seuls 10% de nos confrères se forment effectivement...", déplorent de concert Alain Bretagnolle (président de l'association Pôle EVA) et Jacques Boulet (responsable de son conseil scientifique). "Il faut rendre attractif et utile ce qui est obligatoire, propose ce dernier. D'où, depuis un an, un patient travail pour identifier le réseau d'acteurs, conforter le projet, et consolider son contenu en recensant les offres existantes pour mieux identifier les lacunes." Et c'est ainsi que des sujets comme la formation à la propriété intellectuelle ou bien la conception des lieux de travail brillent par leur absence... "La formation continue est pourtant un des lieux de visibilité des mutations de la profession. S'il est important d'acquérir des compétences sur des sujets tels que le développement durable ou les tours, il est tout aussi primordial de resituer ces savoirs dans un champ critique. L'acquis ne doit pas se limiter à la seule réponse normative. Le Pôle a pour vocation de créer les conditions d'une formation en prise avec les évolutions sociales, économiques et réglementaires, en s'efforçant de répondre aux besoins et aux attentes de l'ensemble des acteurs".
Univers cohérent
Pour y parvenir, il joue la carte de son positionnement institutionnel - gage de sérieux et de qualité - mais aussi d'une offre globale, ciblée, graduée et économiquement accessible. "Il s'agit d'un univers cohérent de formations articulé autour de huit grands domaines qui construisent des parcours balisés pouvant mener à l'obtention d'un diplôme universitaire (DU)", précise Alain Bretagnolle. "Les compétences ainsi acquises peuvent devenir une spécialité, voire une expertise au sein de la maîtrise d'œuvre". Au-delà, les sessions ont vocation à constituer un moment d'échanges et d'élaboration d'une culture architecturale et urbaine partagée. Une conception qui apparaît impérative pour des professions en mutation dans une société incertaine. La transdisciplinarité des contenus - et de leurs destinataires - vise ainsi autant les élus, les maîtres d'ouvrage publics et privés, que les maîtres d'œuvre, l'ingénierie, etc. Et plus largement tous les acteurs soucieux de l'intérêt public d'une architecture de qualité.
"La formation continue ne peut plus se concevoir dans le monde clos d'une division technique et sociale du travail, instituée et stable. Elle en appelle autant à la traversée des disciplines et des savoirs, à la pluralité des compétences et des points de vue, qu'à leur remise en question sereine, réaffirme Jacques Boulet. Le Pôle est un outil au service de la profession. Aux agences de nous faire connaître leurs attentes et leurs besoins. Nous aurons à cœur d'y répondre!"
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