Devant le magasin d’usine, des cubes géants en bois se modulent avec légèreté et géométrie au-dessus des salons de jardin tout aussi design. Baptisées Latis’cub, ces compositions cubiques sont la dernière création des Ateliers Latisse de Bergerac (Dordogne), fabricant de terrasses, pergolas, et mobilier de jardin. Au-delà de ses activités traditionnelles d’agencement intérieur de magasins et d’aménagement de jardins avec du bois, le gérant de la SARL Jacques Larchey a souhaité développer une filière de maisons écologiques. Il espère ainsi diversifier son chiffre d’affaires réalisé à 60 % dans l’agencement.
« Je souhaitais depuis longtemps me lancer dans les maisons bois dans un style résolument contemporain. Les paysagistes pour lesquels nous travaillons étaient intéressés. Je voulais aussi toucher les particuliers, clientèle que je ne connaissais pas », explique-t-il. Créés au départ pour fabriquer des parquets et des planchers à l’ancienne, les Ateliers Latisse ont acquis une réputation au niveau national dans leur cœur de métier, développant des relations de confiance avec des architectes paysagistes. Le gérant compte les séduire, ainsi que les piscinistes, avec le système évolutif et modulaire du Latis’cub.
Le concept est simple. A partir d’une structure de 3 m par 3 m et de 2,5 m de hauteur, la PME propose d’aménager les côtés avec différents éléments. La version loisirs sera composée de balustrades, de panneaux à claire-voie, de voilages, etc. La version habitat se caractérisera par des baies coulissantes, des panneaux pleins ou dotés de fenêtres, des panneaux lames orientables, etc. En fonction de la demande du client, le Latis’cub peut devenir un abri de jardin doté d’un plancher ou pas, et servir de bureau ou de chambre supplémentaire. A l’instar d’un jeu de construction, on peut en ajouter à l’envi avec plusieurs possibilités de dispositions et d’ouvertures.
Elever le niveau technique
Le concept défini en interne a nécessité plus d’un an de travail. Il a commencé avec l’embauche en 2007 d’Eva Sardan, ingénieure Arts et Métiers. Egalement titulaire d’un master en écoconception, elle a enrichi l’équipe de deux personnes employées au bureau d’études. Jacques Larchey a bénéficié d’une aide d’Oseo. Sans elle, il reconnaît qu’il aurait de toute façon procédé au recrutement pour élever le niveau technique de la PME. Mais cela lui a permis d’investir ailleurs et de faire de la recherche. « Cela a été le premier pas pour nous donner les moyens du développement du produit. Le plus long a été de définir ce vers quoi nous souhaitions aller. Une fois adopté le principe du système évolutif et modulaire, nous avons étudié les contraintes pour arriver à un procédé de fabrication qui mélange les principes de l’ossature-bois et du poteau-poutre. Nous voulons aussi tout réaliser en atelier et livrer le modèle déjà monté », précise le gérant. Ce postulat a conduit à la taille du module de 9 m2, qui n’impose pas de recourir à une logistique spécifique pour le transporter.
En termes de production, Jacques Larchey aimerait investir dans des machines à commande numérique. « Jusqu’à présent, nous faisions de la petite série, du sur-mesure. Mais, pour être compétitif dans la fabrication de maisons bois, il faut industrialiser. Avant d’investir dans les machines, j’ai besoin de volumes », déclare-t-il. Pour l’heure, il a renforcé sa politique commerciale en embauchant Marie Dréan, ingénieure horticole dotée d’une expérience de commercialisation des maisons de jardins. Elle s’occupera du magasin d’usine désormais ouvert au public et fera connaître le produit à travers les foires notamment.
Le carnet de commandes commence à se remplir. Il comprend la construction de 40 chalets de 38 et 45 m2 pour le camp de vacances du comité interentreprises des Organismes de radio et de télévision français (ORTF) à Lalinde (Dordogne).
