Les groupements candidats à la construction des 300 km de lignes à grande vitesse entre Tours et Bordeaux ont jusqu’au 31 mai pour se faire connaître auprès de Réseau ferré de France (RFF) et demander le dossier de consultation. L’avis d’appel à candidatures (publié en détails dans la rubrique appels d’offres de ce numéro, p. 468) vient d’être lancé pour ce gigantesque projet qui mettra Bordeaux à 2 h 05 de Paris. Cette ligne dénommée SEA (Sud Europe Atlantique) est aussi longue que la LGV Est pour un coût estimé entre 4,5 et 5,5 milliards d’euros (hors taxe et à valeur 2006).
Avec cet appel à candidatures pour une concession ferroviaire, une page de l’histoire du rail se tourne. Le groupement ne sera pas seulement candidat à la construction de la ligne. Mais aussi à son financement, à son entretien et à l’exploitation pendant 65 ans (durée maximale de la concession). Les candidats pourront soumissionner seuls comme l’a déjà annoncé Eiffage, ou en groupement comme vont le faire Bouygues et Alstom.
L’appel à candidatures est européen, les grands groupes espagnols seront sûrement candidats. Le projet est lui-même éligible aux financements européens. Il figure d’ailleurs dans la liste des projets soumis par la France à la Commission européenne, qui donnera sa décision en septembre.
Subvention publique. Le marché n’est pas divisé en lots et sera ouvert aux variantes, une dimension importante pour la compétition. Ses critères d’attribution sont déjà annoncés : RFF sélectionnera le concessionnaire en priorité sur le montant de la subvention publique demandée et sur la politique tarifaire. Sur les 5 milliards, la puissance publique estime devoir subventionner la moitié. Une déclaration d’intention a d’ailleurs été signée début 2007 par le ministre de l’Equipement, RFF et les trois régions les plus concernées (Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi-Pyrénées). Elle partage à égalité la contribution publique entre l’Etat et les collectivités, après déduction du financement européen. Autres critères : la qualité technique du projet, le délai de mise en service et la durée de la concession.
Les groupements, en cours de constitution, devront être très solides. Les ingénieries indépendantes françaises, telles que Egis, Setec ou Ingerop, dotées d’une première expérience sur la LGV Est, pourront soumissionner. Reste à connaître le constructeur qui parviendra à s’adjoindre Inexia, la filiale de SNCF Ingénierie dédiée au marché concurrentiel, très courtisée.

