Pourquoi la région Occitanie a-t-elle renoncé à expérimenter le transfert des routes nationales que lui proposait l’Etat ?
Dans un contexte de forte tension budgétaire et d’incertitude conjoncturelle, l’Etat proposait une compensation à un prix fixe, sur toute la durée de l’expérimentation. Or, tout le monde connaît le poids de l’inflation dans le BTP. A cette incertitude sur la pérennité des moyens, s’est ajouté le risque généré par deux opérations livrées : l’Etat nous transférait la gestion du contentieux. Cette goutte d’eau a fait déborder le vase.
Restera-t-il néanmoins quelque chose du travail qu’avait engagé la région dans la perspective de ce transfert ?
Nous tiendrons les engagements pris dans le Contrat de plan, en particulier sur les deux contournements programmés à Tarascon, en Ariège, et à Langogne, en Lozère. A propos de l’expérimentation envisagée, il faut éviter de parler de transfert : la loi se contente de prévoir une mise à disposition temporaire, sur une durée de huit ans. Cela aurait nécessité un accord de financement partagé.
Au-delà de cet épisode, quels financements espérez-vous pour que la région puisse appliquer à la route sa compétence de chef de file des mobilités ?
Nous surveillerons de près la proposition de mettre en place des concessions régionales. Même symbolique dans son impact financier, soit une recette de 50 M€ sur un budget d’1 Md€ consacré aux transports, le versement régional mobilité constitue une étape très importante : enfin, la loi de finances reconnaît les besoins spécifiques aux régions.
De même, nous nous réjouissons de la réponse récemment apportée par le ministre des Transports à une demande formulée dès 2023 par Carole Delga, lors du congrès des régions de France réuni à Saint-Malo : Philippe Tabarot dit oui à la mise en place de comités Etat région des mobilités, complémentaires de la conférence de financement prévue par la loi sur les services express régionaux métropolitains.
Convaincus de la nécessité d’articuler les modes, nous devons tenir compte des territoires sans autres solutions que la route. Leur décarbonation doit reposer sur les cars, le covoiturage et le vélo.