Espaces verts A Toulouse, les jardins du muséum aménagés au cœur d’une ZAC

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L’inauguration récente du surprenant bâtiment des jardins du muséum d’histoire naturelle (Meryem Bekkoucha et Laurent Gaudu, architectes) s’inscrit comme un point d’orgue dans la plus importante opération d’urbanisme de Toulouse visant des objectifs de développement durable : la ZAC Borderouge. Cette zone occupe 140 ha sur des terrains auparavant utilisés pour des cultures maraîchères. En 1988, elle se constitue en réserve foncière. En 1990, la ZAC se dessine lentement. Une accélération dans l’élaboration des programmes se produit en 1997-1998.

« Avant cette date, personne ne voulait s’isoler dans une zone sans beaucoup d’urbanité », explique Serge Mercier, responsable de l’aménagement à la Setomip, maître d’ouvrage de ce projet. Mais aujourd’hui, il existe déjà 2 900 logements, répartis entre 2 280 collectifs, 460 maisons individuelles, dont 616 logements sociaux et 88 lots en attribution libre. Deux groupes scolaires sont construits, un troisième est en cours de livraison. Deux crèches, une maison des associations, un stade avec gymnase et une Mapad (maison d’accueil pour personnes âgées dépendantes) fonctionnent. Le terminus de la nouvelle ligne du métro inaugurée cet été donne une cohésion au quartier. Le département va y construire un centre médico-social et une caserne de pompiers.

Mare préservée et culture de riz. Mais qu’est-ce qui fait de cette ZAC, outre son importance, un exemple emblématique du développement durable ? Tout d’abord, la structure de la trame urbaine. Les cheminements doux sont privilégiés, autant sur l’axe principal à une seule voie de circulation, que dans les sentes et les nombreux chemins piétonniers disséminés entre les parcellaires. Une dizaine de jardins de quartier crée une vraie diversité hétéroclite dans leur traitement.

Mais le point fort du développement durable réside autour de l’étang de La Maourine, au centre d’un parc de 14 ha. Sous la forme d’un common à l’anglaise, se trouve une zone sauvage constituée par 1 ha de roseaux. Comment cette ancienne gravière a-t-elle pu échapper au comblement avec la pression foncière existant dans une agglomération de 800 000 habitants ? « Une étude d’impact, réalisée en 1999, a montré que cela valait la peine de la garder, pour en faire un élément de gestion et de valorisation des eaux pluviales », dit Jean-Pierre Hegoburu, à la tête du bureau d’études Urbanisme & Acoustique, chargé de la conception générale de la ZAC. Il explique que sans l’appui et la caution scientifique du muséum, la mare aurait sans doute pu aller au diable ! Au lieu de procéder au doublement du réseau enterré, qui aurait été nécessaire pour accompagner l’urbanisation du secteur, Jean-Pierre Hegoburu, avec Florence Coderc et Philippe Guitton, architectes urbanistes, rédigent un cahier des charges qui oblige les promoteurs immobiliers à récupérer les eaux de pluie de toiture pour les faire courir dans des bassins creusés près de la mare. Un filtre à roseaux permet de traiter l’eau d’écoulement, utilisée pour un arrosage des espaces verts et des 4 ha de jardins du muséum. Pour y pénétrer, il faut grimper dans un observatoire à oiseaux et se départir de ses certitudes de citadin : « Le plus délicat reste la culture du riz », confie Olivier Puertas, responsable des expo­sitions aux jardins du muséum. En plein Toulouse ? L’aména­gement urbain sait aussi se faire surprenant.

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