Équipements publics : un collège en pierre et bois conjugue sobriété et insertion paysagère à Maraussan

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Le préau, protégé par une couverture en bois, reliera le parvis aux plateaux sportifs.

Comme un navire calé dans sa baie, le futur collège de Maraussan (Hérault) s'ancre dans le paysage sans le bouleverser, tirant parti d'un terrain pentu en contrebas du village. A la barre, les agences EMaa (mandataire) et Imagine Architectes ont adopté une approche bioclimatique. « Nous voulions que l'architecture s'adosse naturellement à la conque formée par le relief, tout en s'ouvrant vers l'est, à la lumière du matin. L'implantation répond à une double exigence : respecter la topographie et adopter une orientation environnementalement vertueuse », résume l'architecte Vincent Espagno.

En découle un parti pris simple et lisible. Organisé autour de deux ailes, l'établissement de 750 élèves forme un U encadrant la cour et l'ouvrant sur l'horizon.

Quatre « barrettes » nord-sud accueillent les espaces collectifs au rez-de-chaussée et les salles de classe à l'étage. Les débords de toiture protègent du soleil, tandis que des micro-forêts entre les bâtiments créent des îlots de fraîcheur.

Reliant le parvis aux plateaux sportifs, une large couverture en bois offre un préau protecteur. « Cette canopée, portée par des poteaux culminant à 16 m, donne à l'ensemble une échelle humaine. Elle supportera un plancher CLT étanchéifié, visible en sous-face », précise Solveig Orth, architecte chez Imagine.

Niveau or de la démarche BDO

Les qualités d'inertie et esthétiques ont prévalu dans le choix des matériaux avec comme cible le niveau or de la démarche Bâtiments durables Occitanie (BDO). « La pierre massive de Vers, en grands aplats, a été réservée aux zones stratégiques : soubassements, murs porteurs du rez-de-chaussée et circulations centrales. Le bois prend le relais, en structure ou en parement », détaille l'architecte.

Les blocs de pierre de 90 cm × 2 m × 32 cm ont imposé un module précis, nécessitant un calepinage rigoureux et influençant le dessin architectural, avant d'être posés par des Compagnons du devoir sur 4 200 m². « Leur intervention a été l'occasion de comprendre leurs pratiques et d'adapter nos méthodes, note Damien Granier, directeur d'agence adjoint chez GCC Montpellier, chargé du gros œuvre. Nous avons dû intégrer des chaînages verticaux - poteaux en béton armé noyés dans la pierre - et mettre en place des protections spécifiques lors du coffrage. » Autre défi : la coordination avec le lot bois. « Là où nous travaillons au centimètre près, le charpentier exige le millimètre, reprend Damien Granier. Il a donc fallu ajuster ensemble pour garantir qualité, étanchéité et respect des exigences architecturales. » Un prototype réalisé avec Calder Ingénierie a permis de valider les assemblages et d'assurer la cohérence visuelle et technique.

Sur le plan énergétique, le collège privilégie les dispositifs de ventilation naturelle, géothermie, panneaux solaires… Une préfabrication en 2D des éléments bois, plus sobre que la 3D prévue au départ par le conseil départemental, maître d'ouvrage, limite l'impact carbone du chantier. L'opération de 20,9 M€ HT pour 7 326 m² SP sera livrée en deux temps : en septembre 2025 et mars 2026.

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