En PACA, le dossier de la ligne nouvelle ferroviaire revient

La ligne nouvelle Provence Côte d’Azur est mise à la concertation pour la «priorité 1». En jeu: le traitement des nœuds ferroviaires de Marseille et Nice, un dossier à 7 milliards d’euros.

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Zone d’études entre Marseille et Aubagne.

La parenthèse des élections fermées et les nouveaux exécutifs locaux en place, le dossier de la ligne nouvelle ferroviaire Provence-Côte d’Azur (ex-LGV PACA) reprend son long et incertain cheminement vers un début des travaux espéré pour la «priorité 1» en 2022. Sous réserve que la question du financement de ce projet à 7 milliards d’euros (le coût de traitement des nœuds ferroviaires de Marseille et de la métropole niçoise) ait été résolue d’ici-là, l’inconnue principale de ce dossier actuellement. SNCF Réseau, à la suite d’un comité de pilotage réunissant l’Etat, SNCF Réseau et huit grandes collectivités territoriales, va engager du 21 avril au 30 novembre 2016, une vaste concertation sur les variantes de tracé et les positions des gares de la «priorité 1». Elle fait suite à la validation de la ZPP (zone de passage préférentielle) par l’Etat et à la décision de la commission nationale du débat public de ne pas organiser un nouveau débat public mais de mener une concertation renforcée, sous l’égide d’un garant de la concertation, Philippe Quevremont. En perspective, la finalisation du dossier d’enquête publique en 2017 pour une obtention de celle-ci fin 2019 et des premiers travaux espérés début 2022 avec un aboutissement avant 2030. «Trop de retard a été pris dans ce dossier. Il doit maintenant progresser» assure le préfet de région PACA, Stéphane Bouillon.

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Zone d’études entre Cannes, Sophia et Nice. Zone d’études entre Cannes, Sophia et Nice.

30 millions de déplacements de plus par an

Etat et collectivités vont tout de même devoir mobiliser 24 millions d’euros supplémentaires au contrat de plan (76 millions d’euros ont déjà été consommés) pour poursuivre la mise au point de ce projet de ligne nouvelle dont l’absence place la région dans une position difficile. A la fois en terme d’attractivité par rapport aux autres grandes régions françaises et européennes et de hausse des déplacements qu’elle doit absorber chaque année. Ils sont en effet chiffrés à 30 millions par an avec un risque avéré de thrombose routière dans les grandes agglomérations à l’horizon 2025 (le rail n’absorbe par exemple que 2% des déplacements entre Marseille et Aubagne), si aucune réponse n’est apportée dans les prochaines décennies. Les projets de grandes infrastructures routières n’étant plus à l’ordre du jour, seule la création, en plusieurs étapes, d’une deuxième ligne ferroviaire et d’un réseau maillé reliant les trois grands bassins de vie (Marseille, Toulon et Nice) peut lui permettre d’échapper à ce sombre scénario… «Je soutiens ce projet de ligne nouvelle depuis le début car nous sommes la seule région à ne disposer que d’une seule voie littorale, datant de 1860. Ce projet doit être concrétisé et la région va le soutenir fortement. Et il y a aujourd’hui un consensus sur ce projet entre les collectivités, en témoigne les décisions du comité de pilotage prises à l’unanimité» confirme Christian Estrosi, le président du conseil régional PACA.

La région renforce son financement des études

Sur les 24 millions d’euros supplémentaires nécessaires pour les études et les premières acquisitions foncières, la région, aux côtés de l’Etat et de la SNCF qui en financent 12 millions d’euros, va apporter 5 millions d’euros pour alléger le financement des autres collectivités. L’Europe pourrait également apporter sa contribution à hauteur de 5,6 millions d’euros, si le projet revêt un caractère transfrontalier. Les travaux prévus dans la priorité 1 portent sur une traversée en souterrain de Marseille sur 11 km, la création d’une nouvelle gare souterraine dans la cité phocéenne et d’une quatrième voie dans la vallée de l’Huveanne pour le nœud marseillais. Dans les Alpes-Maritimes, 24 km de tunnel dans les avec de nouvelles gares à Sophia Antipolis et dans la plaine du Var à proximité de l’aéroport pour créer une nouvelle boucle ferroviaire dans la grande agglomération azuréenne.

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