Avec 3 millions de m² en maîtrise d'ouvrage et 250 000 logements sociaux répartis entre trois bailleurs sociaux (Elogie-Siemp, Paris Habitat et RIVP), Paris pèse lourd en termes de parc immobilier. C'est par cette maîtrise d'ouvrage à quatre têtes que la Ville entend développer l'économie circulaire sur les chantiers de rénovation. "La Ville investit 100 M€ par an dans la rénovation de son parc, et les bailleurs sociaux 300 M€", a détaillé Jacques Baudrier, adjoint à la maire en charge de la construction publique, lors de la signature de la convention entre la Ville de Paris, les trois bailleurs sociaux et le groupe Saint-Gobain. Ce dispositif facilitera la récupération par l'industriel des déchets de plâtre et des menuiseries en fin de vie, aux fins de recyclage. Ainsi que l'a rappelé Thierry Fournier, DGA du groupe en charge de la France et de l'Europe du Sud, "le recyclage n'est pas un problème technique". Une affirmation appuyée par les avancées récentes de Saint-Gobain : verre plat neutre en carbone (scopes 1 et 2) produit à Aniche (Nord), plaque de plâtre avec 50 % de matières recyclées... La limite tient davantage à la capacité des acteurs à récupérer des déchets valorisables.
Accélération sur la rénovation
Cette convention est d'autant plus précieuse pour les deux parties que les objectifs de rénovation sont ambitieux. "Nous rénovons 20 000 logements par an, mais ce sera 40 000 dans 5 ans et 100 000 dans dix ans", a rappelé Jacques Baudrier, ne parlant que du parc public. La mairie de Paris vient par ailleurs de renforcer son soutien financier à la rénovation des copropriétés, et espère à terme pouvoir étendre son ambition de circularité au parc privé. Un développement bienvenu, alors que d'une part l'industrie manque de ressources pour accroître son activité de recyclage, et que d'autre part une quantité trop importante de déchets part encore à l'enfouissement. En 2019, selon les données communiquées lors de la signature du partenariat, seuls 3 % du gisement de menuiseries déposées ont été exploités au niveau national. Une faiblesse qui laisse toutes les marges de progression possibles.