Concours de maîtrise d'oeuvre Comment auditionner et préserver l'anonymat

-Les nouvelles directives européennes interdisent l'audition des candidats par le jury. Le district de Montpellier a élaboré sa propre réponse à ce problème.

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Comment auditionner les candidats sélectionnés dans un concours de maîtrise d'oeuvre, sans contrevenir aux nouvelles dispositions qui, par transposition des directives européennes dans le droit français, imposent l'anonymat ? Le district de l'agglomération de Montpellier a élaboré sa propre réponse à cette question qui agite maîtres d'ouvrage et architectes (« Le Moniteur » des 12 et 26 juin 1998).

« Nous avons consulté la Commission centrale des marchés, qui ne nous a apporté aucune clarification », explique Jacques Vallet, directeur général du district. « Puis nous avons examiné les textes et conclu que, si le nouveau décret no 98-111 du 27 février 1998 interdit l'audition des candidats par le jury, il nécessite, de fait, que le maître d'ouvrage les rencontre pour obtenir les informations nécessaires à la préparation du choix du lauréat par le conseil de district ».

Le district a mis en oeuvre sa méthode pour le concours de maîtrise d'oeuvre de la future patinoire. Elle se déroule en quatre temps :

Le jury a examiné les offres anonymes des quatre équipes sélectionnées, écarté une candidature jugée non conforme au règlement du concours et proposé un classement.

Le conseil de district a désigné une commission spéciale, chargée de rencontrer chacune des équipes. Elle est composée des membres de la commission d'appels d'offres et des membres du jury du concours.

Cette commission va auditionner les trois équipes retenues (1) pour « éclairer le vote du conseil du district », « préciser les prestations sur lesquelles le jury n'a pu avoir d'éclaircissement en raison de l'obligation d'anonymat » et « obtenir toute information sur les bases proposées par chaque candidat pour la négociation sur le contrat de maîtrise d'oeuvre à passer ».

A partir des conclusions de cette commission, le conseil de district désignera le lauréat.

Jacques Vallet en convient : « Nous ne sommes pas totalement sûrs que notre formule soit validée. Mais nous avons interprété les textes le plus rigoureusement possible ».

(1) Il s'agit des équipes conduites par l'atelier Chaix-Morel (Paris), JAPAC Architectes (Mont Saint-Aignan, Seine-Maritime) associé à Faulkner-Browns (Newcastle) et Jean-Claude Kayser (Perpignan) et Jean-Michel Ruols (Paris) associé à Antoine Garcia-Diaz (Montpellier).

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