En présence de Yves-Thibault de Silguy et de Xavier Huillard, respectivement président du conseil d'administration et directeur général de Vinci, les responsables de Cofiroute ont fêté fin avril la construction du 1000ème kilomètre d'autoroute à Esvres (Indre-et-Loire) sur le tracé de l'A85 (Angers-Vierzon) actuellement en travaux.
Depuis ses origines, Cofiroute développe un modèle concessionnaire/constructeur qui s'appuie sur des contrats uniques et globaux de conception-réalisation, signés pour chaque projet autoroutier avec les groupements d'entreprises issus de son actionnariat. Un actionnariat très majoritairement détenu par Vinci (82,4%) après qu'il se soit porté acquéreur en février dernier des 17,1% détenus par Eiffage sur la base d'une valorisation de la société à 4,5 milliards d'euros.
Dans le cadre du contrat de plan signé avec l'Etat en 2004 qui établit le programme d'investissements pour la période 2004-2008, "Cofiroute engage annuellement environ 800 millions d'euros pour la construction de nouvelles sections, l'élargissement de sections existantes et l'amélioration de la qualité d'ensemble du réseau, détaille Henri Stouff, p-dg de la société. Cela fait de nous un des premiers donneurs d'ordre privés en France."
Rapporté au chiffre d'affaires de la société (966 millions d'euros en 2006), ce programme d'investissement est lourd. Mais la gestion d'infrastructures est un pilier de la stratégie du "premier groupe mondial intégré de concessions-construction". Selon André Broto, directeur de la construction de Cofiroute, "le modèle concessionnaire/constructeur, en transférant la conception au constructeur, optimise l'ouvrage en fixant une obligation de résultats et non pas de moyens. Le tout pour un montant sans surprises puisque forfaitaire".
En terme de risques, "ce mode de fonctionnement exige du concessionnaire d'arbitrer entre le présent et le futur, poursuit André Broto. Par exemple, la conception de chaussées évolutives permet une répartition dans le temps des investissements et d'éviter un surinvestissement si le trafic prévu n'est pas au rendez-vous." Interrogé sur les développements possibles de ce modèle, le directeur de la construction de Cofiroute ressent une certaine frilosité des maîtres d'ouvrages, peu habitués à raisonner en coût global. D'autant que la maîtrise d'oeuvre "classique" d'infrastructures n'est pas pressée de voir se généraliser le modèle de concepteur/constructeur.
JB