La banalisation des bois industriels et les progrès accomplis dans les processus de fabrication des pièces ouvrent de nouvelles perspectives aux charpentes en bois. Les techniques précises de découpe, obtenues avec les machines à commande numérique, font naître des surfaces géométriques complexes. La souplesse et l'extrême résistance de certains matériaux autorisent des formes inédites. Comment les architectes s'emparent-ils de ces nouveautés dans la conception des bâtiments ? Vers quoi tendent leurs recherches formelles et techniques ?
Les constructions présentées dans les pages suivantes sont pour la plupart réalisées avec des assemblages courants et des pièces de bois du commerce, s'écartant ainsi de l'engouement pour les essences exotiques qui a prévalu ces dernières années. Ce sont pourtant des ouvrages d'exception. En quête d'une expression singulière, les architectes ont élaboré, en intégrant les savoir-faire locaux, des formes savantes : un tressage de Kerto à Alicante (p. 66), un plissé de pin douglas à Nanterre (p. 69), ou les douces ondulations d'une toiture à Kourou en Guyane (p. 64) et d'une façade en cèdre sur l'île de Kyushu au Japon (p. 67) ; ailleurs, des caissons en cèdre et contreplaqué pour une école à Yatsushiro au Japon (ci-contre) ou une résille de planches dans un court de tennis à Paris (p. 65). Certains recherchent plutôt l'expression massive du bois brut, comme dans l'usine d'embouteillage à Rothaus en Allemagne (p. 63).