Le Secrétaire d'Etat chargé des Transports le souligne d'emblée : les transports et leurs infrastructures sont au coeur des engagements du Grenelle de l'environnement.
Il rejoint en cela la première préoccupation environnementale des Français: l'accroissement de l'effet de serre autour de la planète (source: Credoc-Ifen- 2007). Car est-il besoin de rappeler que les transports sont, dans notre pays, le premier émetteur de gaz à effet de serre, avec plus d'un tiers du total des émissions de CO2?
Le report modal devient l'axe central de la nouvelle politique des transports. Dans ce cadre, la priorité du ferroviaire va être renforcée, qu'il s'agisse des LGV entre villes ou des tramways irriguant les agglomérations. Au ferroviaire est aussi imparti la mission de reconquérir des parts de marché sur le fret, aujourd'hui ultra-dominé par les transports routiers.
Tout cela a un coût élevé. Or, si l'on voit bien comment le projet gouvernemental de redevance "poids lourds" pourrait constituer le socle du financement de l'Agence d'infrastructures (Afitf) à partir de 2011, on voit beaucoup moins bien comment se fera d'ici là la jointure.
De même, ne pas relever le péage versé à RFF par la SNCF pour l'utilisation du réseau de LGV ne reviendra-t-il pas à faire subventionner également par les contribuables français les prochains utilisateurs étrangers de ces lignes?
Et la route, c'est du passé ? Le considérer serait une énorme erreur, tant la capacité du réseau routier est inégalable pour l'irrigation de notre territoire. Simplement, la route doit et peut s'inscrire dans les préoccupations du développement durable en intégrant encore mieux l'objectif de sécurité. Elle devient même levier du développement durable lorsque les travaux routiers permettent de supprimer les points de congestion, zones évidentes de dégâts écologiques et économiques.
Comme le dit Dominique Bussereau, "la France ne reviendra pas aux chemins muletiers".
Bertrand Fabre est directeur de la rédaction du Moniteur