Vous venez d'être élu à la présidence de l'Ordre en Bretagne. Quelles évolutions ont été décidées quant à son fonctionnement ?
Avant tout chose, je tiens à signaler que, bien que nos statuts ne permettent pas une coprésidence, nous avons choisi, avec Marie-Caroline Thébault, première vice-présidente, d'exercer notre mandat en tandem. J'assure plutôt les fonctions de représentation tandis qu'elle intervient sur tout ce qui fait fonctionner l'institution au quotidien. Avec notre bureau, l'urgence a d'abord été de solidifier l'équipe et nous avons maintenant deux juristes (droit public et privé) sur les cinq permanents car notre profession s'est complexifiée.
Dans le prolongement du mandat de Fanny Robert, nous avons ensuite intensifié la territorialisation de l'Ordre avec, dans les quatre départements, des conseils tournants sur deux jours dont un « after work » autour d'une prestation de serment réunissant tout l'écosystème local (CAUE, ABF, syndicats…).
Quelle est votre feuille de route ?
Nous allons travailler davantage sur la déontologie, notamment en traquant les signatures de complaisance qui sont un véritable fléau. Parmi les autres sujets, on peut citer la formation de jurés de concours, le renforcement des relations avec les écoles ou encore des actions destinées à créer du lien et rompre l'isolement des architectes. Globalement, le conseil s'est sensiblement rajeuni et nous allons mieux communiquer, particulièrement sur les réseaux sociaux, et nous investir dans les questions de transition climatique. Le recul du trait de côte et ses conséquences, par exemple, est un sujet qui émerge chez nous.
Quel est l'état d'esprit des architectes bretons ?
En cette période de crise, c'est l'inquiétude qui prédomine chez ceux qui travaillent pour le privé bien sûr, mais aussi le public car on constate une baisse des commandes et l'abandon de certains projets. La situation politique incertaine provoquée par la dissolution de l'Assemblée ne va pas arranger les choses. En attendant, nous vivons une période très particulière. Il y a moins d'activité mais nous sommes tout de même « charrette », car de plus en plus obligés de reprendre les projets en raison de la hausse des matériaux ou de retravailler les typologies pour que nos clients arrivent à vendre leurs logements.