Le règlement de l'Equerre d'argent est formel : est consacré un bâtiment bâti au cours des douze derniers mois en France. Mais on se moque bien de la nationalité de son architecte. Et comme les concepteurs étrangers se laissent volontiers attirer par la commande hexagonale, il n'est pas étonnant que les prix du « Moniteur » et « AMC » aient couronné quelques maîtres d'œuvre étrangers. Et pas des moindres. Ainsi en 2001, le duo bâlois formé par Jacques Herzog et Pierre de Meuron a été récompensé pour ses logements de - ça ne s'invente pas - la rue des Suisses à Paris. Quant à Renzo Piano, le plus parisien des Italiens, a-t-il rangé ses deux équerres dans son agence de la rue des Archives ? Avec le Louvre-Lens, les japonais Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, de l'agence Sanaa, ont tenu le pari de transposer en France leur architecture diaphane et fluide et ont remporté, pour cela, le prix en 2013. D'une franchise plus abrupte, l'approche de Rem Koolhaas peut effrayer.
Ou susciter une admiration sans borne, comme avec la maison de Floirac, Equerre 1998. Enfin, les Irlandaises de l'agence Grafton, Yvonne Farrell et Shelley McNamara doivent leur Equerre 2020 à leur incursion réussie dans le paysage de la Ville rose, avec la Toulouse School of Economics.
