Dans le département du Bas-Rhin, 74 % des communes choisissent le Service des eaux et de l'assainissement du Bas-Rhin (SDEA) pour l'adduction d'eau potable et 83 % pour l'assainissement. Ces deux chiffres attestent de la place prédominante de ce syndicat mixte, créé en 1958, et qui a su demeurer une alternative originale face aux grands groupes privés de la gestion de l'eau. Outre les missions d'assistance administrative et juridique des communes qui lui sont affiliées, le SDEA assure trois grands métiers techniques : la surveillance, l'entretien et l'exploitation d'installations (70 % de l'activité), le suivi de travaux neufs comme maître d'oeuvre pour environ 70 à 80 millions de francs annuels (voir encadré) et de nombreuses études-diagnostic et expertises.
« Les communes restent propriétaires de leurs installations, précise Joseph Hermal, directeur général. Le SDEA propose un service à la carte et n'intervient que sur décision des collectivités ». Le financement du service est réalisé sur la base des prestations facturées. Présidé par le conseiller général Alfred Becker, le SDEA est administré par un conseil d'administration de vingt-deux membres issus des diverses collectivités locales ce qui garantit une transparence totale. Au fil des années, le SDEA s'est renforcé (il compte 310 agents contre 230 en 1989) et constitue un partenaire économique d'importance avec un volume d'activités qui a atteint les 132 millions de francs en 1996. Le prix de l'eau du Bas-Rhin est resté, quant à lui, inférieur à celui de la moyenne nationale (12 à 13 F/m3 contre 15 à 16 F/m3).
En plus des chantiers qu'il suit comme maître d'oeuvre, le SDEA sous-traite une quarantaine de millions de francs de travaux par an (essentiellement du terrassement) et investira en propre 12 millions par an d'ici 2000. Sa priorité pour les années 1997-1998 porte sur la modernisation de la zone technique (8 millions) et la création d'un centre décentralisé à Haguenau (4 millions) prévu pour 2000. Le SDEA s'est par ailleurs engagé dans une démarche de certification ISO 9 000 qui devrait aboutir dans les deux ans. « Le secteur de l'eau et de l'assainissement devrait générer plus de 1 milliard de francs dans le Bas-Rhin dans les cinq à six prochaines années », estime Joseph Hermal qui défend l'idée d'une accélération de la rénovation des réseaux souterrains.
PHOTO : La station d'épuration du district du val de Moder, dont le service des eaux a assuré la maîtrise d'oeuvre.
