« En matière d'hygiène, il y a peu de certitudes. On ne sait jamais si les théories ne sont pas des modes. » Jacques Roos, ingénieur en chef du CHU de Nîmes, pilote la construction de l'hôpital Carémeau-2, un établissement qui accueillera 457 lits de court séjour, sur les hauteurs de Nîmes. Il considère avec beaucoup de prudence la relation entre architecture et sécurité sanitaire. « L'environnement physique a une influence très faible sur les infections nosocomiales, estime-t-il. Celles-ci sont davantage à mettre en relation avec tout ce qui est manuporté ou avec l'utilisation d'outils invasifs. » En ce qui concerne la prévention de la légionellose, les responsables de l'hôpital ont opté pour une montée ponctuelle en température du stock d'eau chaude sanitaire durant la nuit. Celle-ci sera portée à 80 °C pendant une heure chaque soir afin de prévenir une éventuelle contamination bactérienne.
Un système de ventilation double-flux
L'hôpital Carémeau comportera un dispositif permettant de régler la pression atmosphérique dans certaines chambres. L'objectif : réduire les risques de transmission de germes par voie aérienne. La pièce accueillant un malade immunodéprimé sera mise en surpression. Elle sera en revanche mise en dépression si le patient est atteint d'une maladie telle que la tuberculose. Le dispositif concerne une ou deux chambres par service et toutes les chambres de réanimation. L'hôpital est équipé d'un système de ventilation double flux à débit constant. Dans les chambres concernées, des registres motorisés permettent d'ajuster le débit d'insufflation ou d'extraction et de créer ainsi une surpression ou une dépression par rapport au couloir. L'écart peut atteindre 2 à 3 mm de colonne d'eau. Charles Arich, médecin réanimateur et ancien président du Clin, considère l'initiative avec circonspection. « Avoir des chambres en pression négative serait très utile si nous devions assister à une résurgence de la tuberculose. Mais ces systèmes sont lourds et difficiles à régler. Le fait d'avoir des chambres à un seul lit constitue déjà un bon moyen de combattre les épidémies. Nous aurons à Carémeau un maximum de chambres individuelles. Le réglage possible de la pression atmosphérique constituera un plus. Au cas où. »
FICHE TECHNIQUE
Maître d'ouvrage : CHU de Nîmes.
Maître d'oeuvre : Aymeric Zublena.
Bureau d'études : Sogelerg Ingénierie (Rungis).
Mission de synthèse : Technip TPS (Paris).
Gestion de la qualité : Socotec Qualité.
Chauffage-climatisation : Tunzini (Aix-en-Provence), Rineau (Nantes), Marcou (Nîmes).
PHOTOS : L'hôpital Carémeau-2 accueillera 457 lits de court séjour sur les hauteurs de Nîmes.
Dans certaines chambres de l'hôpital, des registres motorisés permettent d'ajuster le débit de soufflage ou d'extraction pour mettre le local en dépression ou surpression.