Autoroute des Girondins et non des Jacobins pour matérialiser la première relation transversale est-ouest entre Bordeaux et Lyon puis Genève, l’A89 ou encore l’autoroute des présidents (Chirac, Giscard d’Estaing, et … Hollande) est également la dernière autoroute des territoires explicitement destinée à réduire la fracture territoriale et à fortifier les grandes métropoles sur son itinéraire.
Faute d’une rentabilité propre de ces 53,5 kilomètres de moyenne montagne, le financement de ce barreau passa par une procédure spécifique – jusqu’à l’Europe et au conseil d’Etat notamment – d’adossement de ce chaînon manquant à l’infrastructure existante. ASF, le concessionnaire, le réalisera finalement en quatre ans et 1,5 milliard d’euros en échange de la prolongation de la concession sur l’ensemble du parcours.
Présent au Violay, Pascal Clément, ex-garde des Sceaux et élu ligérien à l’époque, s’en souvient encore. Il sait également que le débouché de l’A89 sur l’agglomération lyonnaise n’est toujours pas réglé. Et d’égratigner au passage, Jean-Claude Gayssot, présent à son côté, ex-ministre de l’Equipement, qui refusa en son temps un raccordement largement au nord de Lyon, en connexion directe avec l’A6 et l’A46.
Main tendue et … saisie
Aujourd’hui, Gérard Collomb, président du Grand Lyon, et Michel Forissier, président par intérim du conseil général du Rhône (jusqu’au 21 janvier), présents à l’inauguration, militent toujours et encore pour un raccordement le plus nord possible – en connexion avec les autoroutes existantes – en opposition à celui proposé par l’Etat. Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports, a promis « devant ce constat partagé, une solution dans les prochaines semaines ».
« Le concessionnaire est prêt à mobiliser ses capacités financières pour relier l’A89 à Roanne, l’A89 à l’A6 et à l’A46, en échange d’un allongement de la durée de concession » a expliqué Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes. Et plus généralement « tendant la main » à Frédéric Cuvillier, il milita pour le contrat, la délégation de service public, le partenariat public-privé, la mobilisation des financements privés plus que des financements publics…
« Saisissant la main tendu », Frédéric Cuvillier a rappelé que l’adossement est une solution mais pas la solution, qu’il convient d’imaginer tous les outils capables d’aider à la mobilisation des financements « privés et publics et de leurs conjugaisons ». Et d’ajouter à l’adresse de Pierre Coppey : « J’entends votre volonté de service. Le second tube du tunnel Toulon attend ! »
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